Lundi. Nous quittons au petit jour PAF (Port-aux-Français) pour « pijida » en taafien soit PJDA, ce qui veut dire Port-Jeanne-d’Arc, lieu de l’ancien mouillage de la Jeanne-d’Arc dans le golfe du Morbihan.
PJDA c’est surtout le site de l’ancienne usine baleinière qui a été installée sur l’île en 1908. Durant cette période l’État a concédé l’ensemble de la mise en valeur des îles aux frères René et Henri Bossière. Ils ont eux-mêmes concédé l’exploitation de la baleine à des Norvégiens qui ne sont finalement restés que peu de temps, l’usine n’étant pas assez rentable et rapidement dépassée par les bateaux usines. Elle est fermée en 1926.
Le site est absolument magnifique et emprunt de nostalgie. Bien entendu, on porte aujourd’hui un regard sévère sur cette chasse qui a considéré les cétacés comme une mine à exploiter et qu’on pouvait facilement abandonner pour une autre, une fois épuisée. Mais toute de même, quelle aventure humaine !
Je reste songeur devant la tombe d’un baleinier inconnu, en visitant leurs lieux de vie restaurés il y a quelques années, ou en découvrant les restes de cette installation industrielle dans une nature qui a repris ses droits.
Port-Jeanne-d’Arc appartient au patrimoine des TAAF, mais sa signification les dépasse largement. Chacun le comprend bien. Visiter ce site est autant un retour vers un passé proche et pourtant si éloigné, qu’un retour sur soi. Difficile de ne pas ressasser en son for intérieur la célèbre citation de Paul Valéry.
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