La place accordée aux énergies fossiles dans la mobilité de demain sera sans doute encore un enjeu majeur et ceci pour plusieurs raisons :
- Les hydrocarbures sont majoritairement importés. En effet 98% du pétrole et 96% du gaz que nous utilisons viennent de l’étranger. Cette gourmande consommation d’hydrocarbures grève la balance commerciale de notre pays ; la facture énergétique est ainsi responsable de 60 milliards des 70 milliards d’euros du déficit commercial français sur un an. Le secteur des transports représente 65% de la consommation des produits pétroliers et constitue donc le domaine avec le meilleur potentiel d’amélioration.
- Au-delà du coût des produits pétroliers se pose le problème de la dépendance énergétique. En effet, notre parc automobile, grand consommateur de diesel entraîne une forte dépendance à l’égard de la Russie, producteur important de gazole. Nous sommes donc dépendant des intérêts russes sur la question. Toutefois, les hydrocarbures ne sont pas les seuls à entraîner une dépendance. Le développement des véhicules électriques risque d’entraîner une dépendance quasi absolue vis-à-vis de la Chine du fait de la rareté des composants nécessaires pour produire en masse de nouvelles batteries. L’importance croissante de l’électronique embarquée risque enfin de nous rendre dépendants des producteurs de composants numériques, c’est-à-dire pour l’essentiel de quelques pays asiatiques.
- Enfin se pose le problème de la disponibilité des ressources en hydrocarbures. Ils n’existent pas en quantité illimitée, et même si les réserves prouvées de gaz sont supérieures à celles de pétrole, le « pic de production du pétrole » a probablement été dépassé. Le prix du pétrole devrait logiquement augmenter à court, moyen et long termes, ce qui se ferait même s’il entraînait l’exploitation de ressources nouvelles à un coût financier et environnemental plus élevé. Les évolutions à plus court terme sont moins prévisibles et pourraient être plus erratiques, comme l’a souvent montré l’expérience des années passées depuis la première crise pétrolière de 1973.