Nouvelles mobilités et véhicules écologiques

Un blog des rapporteurs de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques – Assemblée nationale / Sénat

Nouvelles mobilités et véhicules écologiques

Le débat sur la transition écologique

Selon le World Business Council for Sustainable Development, qui s’appuie sur les projections de l’AIE et de l’OCDE, une progression de 1,6% à 1,7% par an du transport de personnes ainsi qu’une augmentation de 2,3% à 2,5% pour le transport de marchandises sont à prévoir d’ici 2050. D’autres études confirme cette tendance* et il n’est pas périlleux d’affirmer qu’inévitablement, il y aura une croissance de la demande de transport ; ceci est inhérent à la croissance économique et au phénomène de mondialisation.

Grand consommateur d’énergie fossile (à hauteur de 60%), le secteur du transport sera donc au centre du débat sur la transition écologique. L’enjeu est de diminuer, non seulement la densité énergétique de la demande en transport, mais surtout sa densité en énergie fossile afin de réduire les émissions de gaz à effet de Serre. Il faudra agir sous cette contrainte tout en répondant aux besoins en mobilité, de plus en plus nombreux.

Le précédent rapport de l’OPECST sur le véhicule du futur préconise une solution tirée d’une étude de l’OCDE. Celle-ci requiert un scénario où les efforts seraient aux deux tiers technologiques et, au dernier tiers, répartis entre la réduction de la demande du transport et la substitution modale. Mais ce scénario imposerait trois grandes mesures : une limitation de la croissance du volume de transport, une véritable politique d’incitation au changement de mode de transport pour des modes moins polluants, enfin, une amélioration de l’efficacité des véhicules, dit autrement, une réduction des pollutions par véhicule.

Château et Morcheoine, auteurs de l’étude de l’OCDE le disent : « on ne passe pas à un tel monde écologiquement viable par une révolution du monde d’aujourd’hui, mais par une orientation différente des choix futurs ». Car, en effet, la mobilité est essentielle à la dynamique de nos sociétés, et elle peut être envisagée et organisée de multiples manières. Une attention particulière devra être apportée aux solutions technologiques alternatives (éolien, agro carburants, hydrogène, air comprimé, gaz) qui peuvent constituer de véritables paris industriels. Même si certains restent sceptiques vis-à-vis de la raréfaction des hydrocarbures (l’IFP assure dans une étude que le temps du pétrole n’est pas révolu, d’autant plus, que l’exploitation des roches mères et l’amélioration des technologies d’extraction allongent considérablement la vie de la filière de production) et que, par ailleurs les hydrocarbures ne peuvent être concurrencés en terme de densité énergétique, il est primordial d’envisager une transition énergétique pour les transports, en répondant à la question suivante : quelles énergies pour les transports de demain ? Il va sans dire qu’il n’existe pas qu’une seule solution, mais plusieurs, à l’instar des carburants d’aujourd’hui qui aideront à organiser la transition de demain.

*Contribution de l’ADEME à l’élaboration de visions énergétiques, 2030-2050