Plans de restructuration, baisse de la production, chute des ventes, l’industrie automobile connaît des temps difficiles. En témoignent les chiffres du ministère du redressement productif : 2,2 millions de véhicules ont été fabriqués en 2011 par la France contre 3,5 millions en 2005 ; pis encore, l’emploi dans l’industrie automobile a reculé de 30 % en 10 ans.
Alors, quelles sont les causes ? Inadéquation des stratégies industrielles ? Ou simple orage de passage ? Un marché arrivé à saturation ? Une envolée du prix de l’énergie ? Des jeunes qui se dirigent vers le marché des voitures occasions faute de moyens ? Quoi qu’il en soit, le gouvernement s’apprête à réagir en lançant le plan de redressement du 25 juillet 2012.
L’objectif est clair : favoriser l’automobile « écologique », c’est-à-dire les véhicules thermiques propres, hybrides et électriques, ainsi que respecter l’annonce par le Premier Ministre, lors de la conférence environnementale, d’une consommation de deux litres aux 100 kilomètres à l’horizon 2020. Pour ce faire, le renforcement du bonus malus écologique est une première solution, et la mise à disposition de nouvelles sources de financement en est une autre*.
Par ailleurs, la crise actuelle provoque une accélération des partenariats internationaux. En effet, les constructeurs cherchent, d’une part à réduire le coût de leurs plateformes et de leurs développements, d’autre part à procéder à des achats communs au niveau mondial dans la perspective d’un retour de la croissance des marchés en 2014 et enfin, à développer en commun des véhicules afin de capitaliser les savoir-faire technologiques.
Ces stratégies seront-elles payantes ? Permettront-elles de surmonter la crise actuelle, de répondre aux mutations économiques mondiales qui affectent, d’ores et déjà, le secteur automobile ? Il faudra trouver les réponses à ces questions pour sécuriser l’emploi, le développement local tout en favorisant une reconversion socialement juste.
*L’Etat mobilisera Oséo à hauteur de 150 millions d’euros, ainsi que 350 millions d’euros du programme d’investissement d’avenir et sollicitera, aussi, la BPI et BEI.