Si la Crise économique actuelle peut-être perçue par certains comme une opportunité porteuse de « changement » et de « solutions nouvelles » à travers sa capacité à bouleverser l’ordre établi ; elle a tout de même comme première conséquence de favoriser les visions à court et moyen termes rendues économiquement nécessaires.
C’est une des raisons pour lesquelles je souhaiterais apporter ma contribution à ce débat :
Adepte de la preuve par l’exemple et de l’approche systémique (ou globale), j’aurais une certaine tendance à me méfier des solutions qui ne « passent pas » au filtre de cette démarche.
Les exemples sont nombreux dans le passé, mais encore aujourd’hui, de solutions « incontournables » ou souvent présentées comme telles, légitimées par des contextes politico-économiques qui ont ou vont atteindre leurs limites sans avoir porté de solution de remplacement dans le temps de leur exploitation … Il s’agit du Nucléaire, transition énergétique qui a porté l’avènement du diesel carburant, en France notamment ; il peut s’agir du choix du lithium dans l’électrochimie des batteries …
On remarquera qu’à chaque fois, le système s’emballe …
De même, à une échelle qui peut paraître moindre, il est nécessaire d’envisager l’impact de telle ou telle politique, de tel ou tel choix technologique et/ou stratégique sur l’ensemble de la filière. Car l’automobile est un tel marché qu’il ne peut être abordé d’un seul bout de la lorgnette.
Pour exemple :
Nous allons parler de nouveaux véhicules et de nouveaux services, avons-nous envisagé de débattre sur les multiples conséquences induites : en matière de coût, de réparabilité, d’urbanisme, de voirie, de délais de mise en place, … ?
Concrètement :
-l’allègement des véhicules, certes nécessaire (les véhicules ont tellement pris d’embonpoint que ce dernier a souvent gommé les progrès technologiques réalisés sur les moteurs) va inévitablement avoir des conséquences sur leur prix et leur réparabilité si l’on veut maintenir le niveau de confort et de sécurité de ces derniers …
-lorsque les conclusions d’un débat sont : le véhicule du futur sera électrique, du simple fait des technologies présentes a bord … La question demeure la problématique du stockage ou de la production embarquée de cette énergie, mais pas seulement, on crée bien là un nouveau « consommateur ».
-lorsque l’on fait la promotion des carburants alternatifs, il faut initier un marché, développer un réseau de distribution, commercialiser des véhicules adaptés et en prévoir la maintenance… sur quels fonds ? Avec quelle inertie et quelle volonté industrielle et politique ?
-enfin, lorsque l’on entretient dans le discours commercial autour du véhicule électrique, la faculté d’effectuer du biberonnage sur voirie à l’aide de bornes de recharge dites « rapides », n’allons-nous pas à l’encontre du bon sens qui voudrait que l’on n’encombre pas cette voirie et que l’on évite la concentration des pics de consommation électrique en journée ? (Il est à remarquer que, par ailleurs, les mêmes acteurs tiennent un discours totalement opposé).
Pour autant, la Mutation, rendue nécessaire à travers son approche énergétique et environnementale (j’y inclurais l’aspect sociétal et économique), doit-elle être une sorte de quête du Graal (ou solution absolue)… Favorisant un certain immobilisme stratégique consistant à partir du principe qu’il ne fait pas bon être « le premier », je n’y crois pas non plus … Le tout est de savoir s’engager à point en maîtrisant un maximum de risques.
Maîtrise qui ne peut s’acquérir qu’en moralisant un peu le marché en évitant les effets d’annonce et la surenchère commerciale dévastateurs car jamais suivis de faits probants (je me garderais de donner ici des exemples !), en planifiant le déploiement de technologies consensuelles (concomitantes ou de remplacement) sans pour autant freiner la recherche ou l’innovation et en en mesurant l’impact élargi (bien au-delà de la seule sphère automobile)…
Les choix futurs se doivent être éclairés et pragmatiques s’ils ne peuvent être universels …
Une des clefs de la dynamique du marché est certainement la confiance qu’il pourra retrouver en lui-même et communiquer au reste de l’industrie qui lui est souvent inféodée.
Envolée des prix de l’énergie, multiplication des embouteillages, difficulté d’accéder à la propriété d’un véhicule, réalité du changement climatique : la nécessité absolue de se déplacer est aujourd’hui une source de préoccupations et de contraintes que l’on ne peut ignorer.
Nous vous proposons de prendre le temps de réfléchir à l’avenir de la mobilité afin de trouver un modèle plus serein et plus durable.
Chevreau Marc // 8 avr 2013 à 8:30
Si la Crise économique actuelle peut-être perçue par certains comme une opportunité porteuse de « changement » et de « solutions nouvelles » à travers sa capacité à bouleverser l’ordre établi ; elle a tout de même comme première conséquence de favoriser les visions à court et moyen termes rendues économiquement nécessaires.
C’est une des raisons pour lesquelles je souhaiterais apporter ma contribution à ce débat :
Adepte de la preuve par l’exemple et de l’approche systémique (ou globale), j’aurais une certaine tendance à me méfier des solutions qui ne « passent pas » au filtre de cette démarche.
Les exemples sont nombreux dans le passé, mais encore aujourd’hui, de solutions « incontournables » ou souvent présentées comme telles, légitimées par des contextes politico-économiques qui ont ou vont atteindre leurs limites sans avoir porté de solution de remplacement dans le temps de leur exploitation … Il s’agit du Nucléaire, transition énergétique qui a porté l’avènement du diesel carburant, en France notamment ; il peut s’agir du choix du lithium dans l’électrochimie des batteries …
On remarquera qu’à chaque fois, le système s’emballe …
De même, à une échelle qui peut paraître moindre, il est nécessaire d’envisager l’impact de telle ou telle politique, de tel ou tel choix technologique et/ou stratégique sur l’ensemble de la filière. Car l’automobile est un tel marché qu’il ne peut être abordé d’un seul bout de la lorgnette.
Pour exemple :
Nous allons parler de nouveaux véhicules et de nouveaux services, avons-nous envisagé de débattre sur les multiples conséquences induites : en matière de coût, de réparabilité, d’urbanisme, de voirie, de délais de mise en place, … ?
Concrètement :
-l’allègement des véhicules, certes nécessaire (les véhicules ont tellement pris d’embonpoint que ce dernier a souvent gommé les progrès technologiques réalisés sur les moteurs) va inévitablement avoir des conséquences sur leur prix et leur réparabilité si l’on veut maintenir le niveau de confort et de sécurité de ces derniers …
-lorsque les conclusions d’un débat sont : le véhicule du futur sera électrique, du simple fait des technologies présentes a bord … La question demeure la problématique du stockage ou de la production embarquée de cette énergie, mais pas seulement, on crée bien là un nouveau « consommateur ».
-lorsque l’on fait la promotion des carburants alternatifs, il faut initier un marché, développer un réseau de distribution, commercialiser des véhicules adaptés et en prévoir la maintenance… sur quels fonds ? Avec quelle inertie et quelle volonté industrielle et politique ?
-enfin, lorsque l’on entretient dans le discours commercial autour du véhicule électrique, la faculté d’effectuer du biberonnage sur voirie à l’aide de bornes de recharge dites « rapides », n’allons-nous pas à l’encontre du bon sens qui voudrait que l’on n’encombre pas cette voirie et que l’on évite la concentration des pics de consommation électrique en journée ? (Il est à remarquer que, par ailleurs, les mêmes acteurs tiennent un discours totalement opposé).
Pour autant, la Mutation, rendue nécessaire à travers son approche énergétique et environnementale (j’y inclurais l’aspect sociétal et économique), doit-elle être une sorte de quête du Graal (ou solution absolue)… Favorisant un certain immobilisme stratégique consistant à partir du principe qu’il ne fait pas bon être « le premier », je n’y crois pas non plus … Le tout est de savoir s’engager à point en maîtrisant un maximum de risques.
Maîtrise qui ne peut s’acquérir qu’en moralisant un peu le marché en évitant les effets d’annonce et la surenchère commerciale dévastateurs car jamais suivis de faits probants (je me garderais de donner ici des exemples !), en planifiant le déploiement de technologies consensuelles (concomitantes ou de remplacement) sans pour autant freiner la recherche ou l’innovation et en en mesurant l’impact élargi (bien au-delà de la seule sphère automobile)…
Les choix futurs se doivent être éclairés et pragmatiques s’ils ne peuvent être universels …
Une des clefs de la dynamique du marché est certainement la confiance qu’il pourra retrouver en lui-même et communiquer au reste de l’industrie qui lui est souvent inféodée.
Marc Chevreau.
France Craft