I. Introduction générale
Les agro-carburants ont été perçus il y a quelques années comme une solution idéale : ils permettaient d’utiliser des terres non employées, et de produire une énergie nationale. Mais ce système a atteint ces limites, notamment du fait de la concurrence trop vive qu’il créait avec les usages alimentaires des produits de l’agriculture.
On distingue le bioéthanol et son dérivé l’ETBE, à base d’alcool qui sont produits à partir de végétaux riches en sucre tels que la canne à sucre et la betterave, ou de plantes riches en amidon, comme le blé ; le diester, le biodiesel, les EMHV (esters méthyliques d’huiles végétales), fabriqués avec 90 % d’huile (de soja, de palme, de colza, de tournesol) et 10 % de méthanol ; le biogaz (appelé aussi GNV) produit par fermentation de matière organique.
Les agro-carburants de première génération, fabriqués à partir de ressources végétales alimentaires ont donc été vivement critiqués, ce qui a conduit à l’adoption de règles européennes sur l’usage des terres agricoles. 40 % de la production de soja américain sert aujourd’hui à la production d’éthanol, ce qui entraîne une forte hausse de ce produit quand il est destiné à l’usage alimentaire.
Trop d’espoirs ont été créés. Trop d’occasions ont été manquées. Aussi privilégie-t-on aujourd’hui les agro-carburants de deuxième, voire de troisième génération.
Les carburants de deuxième génération sont produits à partir de cellulose, de végétaux non alimentaires, ou de parties non alimentaires de plantes. Ils utilisent de la paille, du bois ou des macro-algues.
Les carburants de troisième génération sont produits à partir de micro-algues qui peuvent accumuler des acides gras, contenir des sucres ou être méthanisées.
Pour l’instant, le bioéthanol est mélangé à l’essence ou au diesel dans des proportions variables : entre 3 et 5 % dans le SP 95 et le SP 98 ; 10 % dans le SP 95-E10 ; 85 % dans le E85 (qui permet une décroissance des émissions de CO2 de 40 % ainsi qu’une réduction significative de émissions polluantes selon l’ADEME et l’IFP).
Le SP95-E10 est compatible avec 75 % du parc automobile actuel (en fait les voitures produites depuis 1990). Le E 85 est utilisé dans des véhicules spécialement équipés, qu’ils soient flex-fuel, ou hybrides. Les projets de développement concernent surtout le E20 en France, tandis que le Brésil utilise déjà le E25.
Pour plus d’information :
- Une entreprise libournaise fait rouler un véhicule avec du carburant contenant des micro-algues
II. Contributions
1. de la Confédération Générale des Planteurs de Betteraves (CGB)
Point sur les agro carburants par Alain Jeanroy, directeur général de la CGB
2. du Syndicat National des Producteurs d’Alcool Agricole
Le superéthanol E-85 en France
Fiche SP95-E10 de Janvier 2013
3. de l’ADEME
Analyse de Cycle de Vie des agro carburants de 1ere génération
4. Direction Technique d’Applications énergétique
Suivi d’une flotte de véhicule Ford Focus FFV fonctionnant à l’éthanol