Les nouvelles menaces des maladies infectieuses émergentes

Désormais familier de ce blog, le moustique tigre fait une nouvelle fois parler de lui :  le Journal Télévisé du 20 heures de France 2 du mardi 30 avril lui a consacré un reportage remarqué à l’approche du 1er mai.

En effet le 1er mai est une date importante dans la lutte contre la dissémination de ces insectes. Car le moustique tigre est désormais « en vacances » dans le Sud de la France :  sa présence a été signalée dans les Alpes-Maritimes (dès 2004), en Haute-Corse (2006), en Corse du Sud et du Var (2007), des Alpes de Haute-Provence (2010), mais également dans certains quartiers de Marseille (2010). Le moustique tigre s’est également installé dans l’Hérault, dans le Gard et le Vaucluse l’année dernière.

Les périodes les plus sensibles à son expansion se situent entre mai et octobre, avec les grands chassés-croisés des vacances. Durant ces périodes chaudes, et dès que la femelle a été fécondée, elle s’alimente en sang pour apporter toutes les protéines nécessaires à sa progéniture.

Il faut rappeler qu’il n’y a pas d’épidémie de dengue ou de chikungunya dans ces départements. Cela étant, la vigilance reste de mise depuis que des cas autochtones de dengue (2 cas) et de chikungunya (2 cas) ont été identifiés pendant l’été 2010 dans les Alpes-Maritimes et le Var.

Il s’agit de prévenir et de limiter la circulation autochtone de ces virus, c’est pourquoi le ministère de la santé et les agences régionales de santé (ARS), mais aussi les conseils généraux et les communes concernées, ont mis en place, dès 2006, un dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine.
Ce dispositif s’articule autour de trois volets principaux :
- la surveillance entomologique (des populations de moustiques) est renforcée à partir du 1er mai dans les zones où le moustique est présent ou susceptible de s’implanter ;
- la surveillance des cas humains est également renforcée à partir du 1er mai sur le signalement systématique des cas suspects dans les zones où la présence du moustique tigre est avérée ;
- une sensibilisation des personnes résidant dans les zones où la présence du moustique est avérée en éliminant toutes les sources d’eau stagnantes, gîtes potentiels de reproduction des moustiques.

En vue d’une prévention plus efficace, des actions d’information et de communication seront menées pendant l’été par les ARS, en lien avec les conseils généraux et les communes concernés. On peut notamment saluer l’initiative commune de l’ARS de Provence Alpes Côte d’Azur et de l’association de service civique Unis-Cités mise en place au cours de l’été 2011.

Cette initiative a ainsi permis à une dizaine de jeunes volontaires, âgés de 18 à 25 ans, d’établir des actions de sensibilisation et d’information du public à Marseille dans le cadre de leur service civique à travers des activités ludiques. Cette collaboration entre les autorités sanitaires et les associations dans un but préventif est un levier d’action pour les politiques et constitue une opportunité pour des jeunes souhaitant servir l’intérêt général.