Marc Douaire, Président de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP) et Didier Bargas, Inspecteur général de l’administration de l’Education nationale, ont fait part aux membres de la mission de leurs observations sur les mesures d’assouplissement de la carte scolaire.
Comme nous avons pu l’entendre lors des précédentes auditions, ils constatent que les possibilités de dérogations sont très peu utilisées par les familles de milieu populaire et qu’elles profitent en grande partie aux catégories supérieures.
Par conséquent, le pouvoir des chefs d’établissements dits prestigieux s’est le plus souvent accru de même que s’est renforcée l’illusion du choix pour les familles. A l’inverse, les collèges ambition réussite ont perdu leurs « meilleurs » élèves ce qui a conduit à un affaissement des résultats et un découragement des équipes enseignantes.
En écho à ce « départ » des bons ou très bons élèves, ils nous ont présenté les conclusions d’une étude menée par l’inspection générale de l’administration de l’Education nationale sur les internats d’excellence. Mis en place en 2009, ces lieux éducatifs sont ouverts « à des collégiens, lycéens et étudiants motivés, ne bénéficiant pas d’un environnement favorable pour réussir leurs études. »
Un chiffre : l’internat de Noyon dans l’Oise qui compte 75 internes en a perdu 15 dès le premier trimestre. Pour quelles raisons ? Difficultés à couper du milieu familial, surcharge de travail…
Eu égard à leurs observations, et afin de maintenir une mixité sociale, objectif défendu dans la réforme de 2007, ils se prononcent en faveur de l’installation de dispositifs d’excellence au sein des établissements, et non à l’extérieur, avec l’utilisation du levier des options afin d’harmoniser l’offre des collèges et des lycées entre eux.
Par ailleurs, ils souhaitent également voir évoluer les pratiques pédagogiques. Pour cela, une redéfinition du métier d’enseignant s’impose de même qu’une plus grande association des parents d’élèves à la vie des établissements.
Ils prônent également une plus grande continuité dans les parcours, au sein d’un même établissement (primaire-collège / collège-lycée) ainsi qu’un suivi personnalisé des élèves.
La question des moyens et de leur répartition est une nouvelle fois posée.
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