En septembre 2011, le rapport sur les inégalités à l’école approuvé par les membres du Conseil économique, social et environnemental (CESE) appuyait sur la nécessité de renouer avec une ambition éducative en augmentant de manière effective et régulière le niveau de qualification et d’éducation de la population.
Le 29 février dernier, nous avons souhaité rencontrer M. Xavier Nau, rapporteur du texte.
En préambule, celui-ci a rappelé aux membres de la mission que la question de la carte scolaire renvoyait à deux logiques qui, le plus souvent, s’affrontent :
- d’une part, l’organisation de l’offre scolaire en lien avec l’équilibre et la dynamique des territoires ;
- d’autre part, la volonté des parents d’offrir la meilleure éducation à leurs enfants, notamment par l’évitement des établissements dits « difficiles ».
Il remarque trois types de conséquences à l’assouplissement de la carte scolaire : l’aggravation des conduites de contournement, leur légitimation et le renforcement d’une inégalité de qualité des établissements.
L’objectif : concilier l’intérêt général et la démarche particulière, dans le contexte d’un système scolaire qui décline depuis 15 ans, qui transforme presque systématiquement les inégalités sociales et culturelles des familles en inégalités scolaires, les clivages territoriaux aggravant par ailleurs ces inégalités tout en rendant leur résolution plus complexe.
Face à cela, Xavier NAU avance l’idée d’une refondation de l’« éducation prioritaire ». La conversion en euros montre aujourd’hui des moyens inférieurs affectés aux établissements relevant de l’éducation prioritaire par rapport aux collèges et lycées de centre-ville. Cette logique n’est pas tenable au regard de l’objectif d’émancipation pour tous.
Il est à cet effet nécessaire de pérenniser les équipes d’enseignants et de direction pour qu’ils disposent de suffisamment de temps pour fonctionner ensemble, en lien étroit avec les autres acteurs-clés que sont les collectivités locales, les acteurs sociaux, le tissu associatif et les parents.
Par conséquent, les établissements qui rencontrent des problèmes massifs – 1 sur 20 – pourraient se voir octroyer de véritables moyens supplémentaires, afin d’améliorer sensiblement les conditions d’enseignement, et ainsi leur attractivité.
Voici trois pistes sur lesquelles je serais très intéressée de recueillir votre avis :
- Conserver le principe d’une carte scolaire, mais en procédant à un redécoupage des secteurs et à une redéfinition des bassins de formation, localement élargis.
- Répartir l’offre scolaire de façon égale sur l’ensemble du territoire (options, moyens, horaires.)
- Rééquilibrer l’offre scolaire par l’affectation des moyens selon la composition sociale des établissements. Les établissements publics et privés participeraient de cet effort.
Ce dernier point présente l’avantage, d’une part, de sortir de l’opposition éducation prioritaire / non prioritaire, par une graduation des moyens, et d’autre part d’égaliser l’offre scolaire, d’encourager ainsi l’hétérogénéité des classes qui, rappelons-le, est une condition essentielle pour améliorer le niveau moyen global.
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