J’ai été très heureux d’apprendre qu’un nouveau satellite Cryosat allait être lancé par l’Europe. Le conseil directeur d’observation de la terre de l’ESA (European Space Agency) l’a décidé fin février 2006.
C’est une très bonne nouvelle pour la recherche sur les calottes glaciaires et le réchauffement climatique.
Le premier satellite avait été détruit lors du lancement le 8 octobre 2005 à partir de Baïkonour.
Il n’y avait d’alternative qu’entre l’abandon de la mission ou la construction d’un nouveau satellite. Compte tenu du coût d’un satellite et des nombreux programmes en cours, ce n’était pas la solution la plus facile. L’ensemble du programme Cryosat représentait une enveloppe de 136 millions d’euros incluant les infrastructures au sol, trois années d’utilisation, le coût du lancement et la construction du satellite. Cette dernière représentait 70 millions d’euros.
Le choix de l’ESA est très important pour la recherche et nos sociétés. En effet, la mission de Cryosat est de surveiller l’épaisseur des glaces continentales et des glaces de mer afin de mieux comprendre le lien entre la fonte des glaces polaires et l’élévation du niveau des mers en corrélation avec le changement climatique.
La mission de Cryosat est prévue pour durer trois ans.
Le satellite sera positionné à 700 km d’altitude de telle sorte qu’il puisse observer jusqu’à 88° de latitude Nord ou Sud.
Les mesures sont faites grâce à un altimètre radar très perfectionné (SIRAL pour Synthetic Aperture Radar Interferometric Radar Altimeter) assurant un positionnement très précis au satellite et permettant donc de connaître toute évolution de l’altitude de la surface et donc de connaître les variations d’épaisseur de la glace.
Il existe deux types majeurs de glace polaire : la banquise faite d’eau de mer gelée et l’inlandsis constitué d’eau douce gelée au Groenland ou en Antarctique.
La glace de mer ou banquise est relativement fine, quelques mètres au plus. Elle joue pourtant un impact très important sur le climat par son effet sur la température des océans et la circulation des eaux chaudes et froides. Cryosat sera à même de détecter et de préciser les différences d’épaisseur de la glace d’une année sur l’autre et tout au cours de l’année.
Les glaciers du Groenland et de l’Antarctique sont en revanche très épais jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres. Leur fonte peut avoir un impact beaucoup plus important sur le niveau des océans. Les masses d’eau douce en jeu pourrait aussi avoir un impact sur les courants marins.
Le satellite confirmera-t-il les observations faites jusque là qui indiquent une réduction des calottes glaciaires en Arctique et peut-être également en Antarctique ?
Quelle sera l’amplitude de la hausse du niveau des mers qui sera mesurée ?
Avant même ces premiers résultats, il faut aussi savoir quand et comment sera lancé le nouveau satellite ?
Au-delà de la présente mission, quels sont les programmes permettant de poursuivre ces observations dans la durée ?
J’espère avoir bientôt de rencontrer les responsables de ce programme de l’ESA.
Pour en savoir plus sur le programme Cryosat.
Pour en savoir plus sur les programmes d’altimétrie (en français).
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