Mon déplacement aux Etats-Unis s’est poursuivi avec deux rencontres que j’ai pu avoir avec des membres de la chambre des représentants, l’équivalent des députés en France.
Ce moment de ma mission était particulièrement important puisque plusieurs scientifiques ont été vivement pris à partie ces derniers mois aux Etats-Unis, certains parlementaires mettant directement en cause leur honnêteté intellectuelle, car ils rejetaent leurs conclusions sur le changement climatique.
J’ai rencontré Bob Inglis, républicain représentant la Caroline du Sud et président de la sous-commission sur la recherche (ci-contre) et Jim Costa, démocrate représentant la Californie (ci-dessous).
Bob Inglis et Jim Costa sont tous les deux allés en Antarctique au mois de janvier 2006 avec une dizaine d’autres parlementaires à l’invitation de la NSF.
Ils ont pu visité les bases américaines de McMurdo et de South Pole qui sont impressionnantes par leur taille et la qualité des équipements mis à la disposition des chercheurs. Le survol en avion entre les deux stations donne aussi une bonne idée du paysage du continent.
Mes deux interlocuteurs gardent une impression très forte de ce déplacement.
Bob Inglis m’a indiqué qu’au cours de ces dernières années, il avait changé d’opinion sur le changement climatique et que ce qu’il avait vu en Antarctique l’avait conforté dans la nécessité de prendre des mesures. Il pense que l’écologie et la lutte contre le réchauffement sont parfaitement compatibles avec les valeurs conservatrices qu’il défend par ailleurs et il essaye d’en convaincre ses collègues. Il estime également que l’attitude des Etats-Unis sur cette question n’est pas positive pour leur politique étrangère et que les Etats-Unis doivent faire des propositions à leur partenaire.
Jim Costa a souligné de son côté le travail fait par les chercheurs français en Antarctique, leur apport important sur les questions climatiques ainsi que la bonne coopération du bureau des programmes polaires des la NSF avec l’IPEV. Il a aussi insisté sur la nécessité de maintenir de la cadre de coopération internationale qu’est le traité sur l’Antarctique de 1959.
Je dois dire que j’ai été assez agréablement surpris par l’ouverture de mes interlocuteurs et leur degré de sensibilisation aux recherches polaires comme au réchauffement climatique.
Si l’année polaire internationale devait permettre la prise de conscience et l’engagement de grands pays comme les Etats-Unis, la Chine et l’Inde, ne serait-ce pas un formidable avancée ?
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