J’ai reçu vendredi 26 mai un accueil très chaleureux du directeur du bureau des programmes polaires (Office of polar programs – OPP) de la Fondation nationale pour la science américaine (National Science Foundation – NSF), Karl Erb.
Comme l’Institut polaire français, l’OPP est un organisme de recherche spécifique dont la thématique est géographique et dont le but principal est de mettre à disposition des moyens et de sélectionner des projets venant de l’ensemble des départements scientifiques de la NSF. L’OPP est donc très interdisciplinaire.
Le critère de sélection, compte tenu des coûts très élevés de la logistique, est de savoir si les programmes de recherche envisagés en Antarctique y seront mieux réalisés qu’ailleurs dans le monde.
A cet égard, l’année polaire internationale est vue comme l’occasion de renforcer les liens internes de l’OPP avec l’ensemble de la NSF et donc de la recherche fondamentale aux Etats-Unis, mais également des scientifiques étrangers.La coopération scientifique avec la France est d’ailleurs riche de plusieurs “success stories”. Scott Borg, le chef du département scientifique antarctique a notamment cité la coopération en matière de glaciologie. Que ce soit à Vostock (Russie) ou aujourd’hui à Pôle Sud avec la construction d’Ice Cube, c’est grâce à la technologie française de forage que les projets peuvent se réaliser. En matière d’astronomie aussi, ce sont des liens personnels entre scientifiques américains et scientifiques français basés à Nice qui ont ouvert la voie aux développements des observations astronomiques à Pôle Sud.
Scott Borg a aussi souligné que l’une des interrogations majeures de l’OPP était de savoir jusqu’à quel niveau technique il fallait porter les équipements scientifiques en Antarctique. Il faut en effet y mener des programmes de plus en plus complexes sur de longue durée. Les Etats-Unis envisagent donc l’installation d’un laboratoire de haut niveau à Mc Murdo en complément des installations existantes.
La reconstruction de la base Pôle Sud est, elle, en voie d’achèvement. La décision résulte d’un rapport d’audit externe réalisé il y a une dizaine d’années qui avait fait le constat de la vétusté de la station par rapport aux objectifs devant être atteints.
Face à ce partenaire américain très dynamique car doté de moyens substentiels, l’Europe n’est pas démunie.
Elle dispose d’un niveau d’excellence scientifique permettant de faire jeu égal dans bien des domaines.
Mais elle est affaiblie par le manque de coordination pour valoriser le maillage des bases antarctiques qui devrait beaucoup plus être constitué en réseau scientifique actif, et pour mettre en oeuvre plus de grands projets.
Les interlocuteurs américains ne sont pas sans nous dire que les pays européens arrivent aux réunions internationales sur le traité de l’Antarctique sans avoir coordonné leurs positions.
N’est-il pas temps de faire évoluer les choses ?
Ne serait-il pas positif qu’une seule réglementation européenne s’applique aux activités scientifiques en Antarctique et non autant de législations qu’il y a d’Etat ?
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