J’ai rencontré jeudi matin Nelly Olin, la ministre de l’écologie et du développement durable.
Comme lors de ma rencontre avec François Goulard, mon objectif était de la sensibiliser à la recherche en milieu polaire.
En effet, leur apport est fondamental aux grands enjeux d’aujourd’hui que sont le changement climatique et la préservation de la biodiversité.
Nelly Olin s’est montrée d’autant plus attentive qu’elle revenait d’un “round” de négociation sur l’avenir du protocole de Kyoto et comprenait donc parfaitement ce qu’apportaient ces recherches au débat politique.
Lui relatant mon passage en Antarctique, je ne m’attendais pas à partager avec elle une partie de mon expérience puisqu’elle m’a dit s’être rendue au Groenland à l’invitation du Danemark et en Sibérie à l’invitation de son homologue russe. Elle a alors été confrontée à des conditions climatiques extrêmes – 47 °C – et comprend donc assez bien ce que peut-être le froid dans le grand Sud. Elle est aussi très sensible à l’aspect aventurier de ces recherches et aux difficultés aussi bien psychologiques que physiques des hivernants.
Son engagement est fort sur plusieurs sujets importants.
J’ai parlé avec elle des enjeux éthiques autour de l’exploration du lac de Vostock. S’étant déjà battue pour la préservation du lac Baïkal, elle s’est montrée déterminée à avancer sur ce sujet sans pour autant distendre la très forte coopération qui existe entre la France et la Russie.
En matière de forage glaciaire, elle est d’autant plus attentive à préserver l’excellence scientifique française que les négociations internationales sont particulièrement dures, alors que la réduction de gaz à effet de serre devrait être une priorité partagée. La position des Etats-Unis est très fermée et l’évolution de celle du Canada ne cesse de l’inquiéter.
Sur un sujet où il y a aussi peu d’harmonie, les progrès scientifiques et la parole des grands chercheurs sont vraiment attendues de l’opinion. De même, des progrès significatifs dans la coopération européenne seraient les bienvenus. La France doit s’engager à travailler plus avant avec la Commission.
Nous avons enfin parlé de l’augmentation du tourisme et de la menace qu’elle fait peser sur l’environnement, soit par la pression sur le milieu, soit par le risque d’importation d’espèces invasives. Là aussi elle s’est montrée très engagée rappelant le travail en cours pour le tourisme durable et volontaire pour remettre le sujet sur la table.
Commentaires
Pas de commentaires