J’étais en visite en Allemagne en fin de semaine dernière auprès notamment de l’Alfred Wegener Institut (AWI) pour la recherche polaire et la recherche marine.
J’ai pu constater concrètement l’excellent niveau de coopération entre la France et l’Allemagne dans ces secteurs. Nos deux pays ont déjà fusionné leurs bases au Spitzberg et développent des programmes communs de recherche.
Ma visite a été l’occasion de la signature entre les parties française et allemande, en plein accord avec le PNRA (Italie), d’une lettre d’accord pour une première présence allemande sur la base franco-italienne Concordia sur la calotte de glace de l’Antarctique de l’Est.
C’est un événement vraiment important puisqu’il est le ferment du développement ultérieur de la coopération tripartite entre l’Allemagne, l’Italie et la France dans l’Arctique comme dans l’Antarctique.
L’expérience menée par l’AWI vise à mieux connaître les aérosols de la troposphère, les nuages et au final le bilan radiatif dans cette région. Elle s’inscrit dans le projet international TAVERN, mené en collaboration avec l’université de Bologne et dans le cadre du réseau européen ARENA pour le développement de l’astronomie en Antarctique, piloté par le LUAN à Nice. Plus généralement, on m’a présenté l’ensemble de l’activité polaire de l’AWI.
Je voudrais ici insister sur un aspect important : la paléoclimatologie et la participation de l’Allemagne au projet européen EPICA.
La communauté scientifique EPICA a récemment publié dans la revue Nature un article sur le couplage climatique entre les pôles Nord et Sud et sur le lien océanique entre les deux. L’AWI a pris une part importante dans cette publication.
Elle est très instructive à bien des égards puisqu’elle permet de mieux comprendre la variabilité du climat sur les derniers 120.000 ans (ancienneté maximale au Groenland) ou plus précisément encore sur les derniers 60.000 ans à partir des données du forage DML de la station Kohnen (Antarctique). Notamment, elle met en évidence les événements climatiques dits de Dansgaard-Oesger qui ont provoqué des variations très rapides et importantes du climat.
Ces liens entre forages océaniques et forages glaciaires sont essentiels pour l’avenir de la paléoclimatologie qui vise à la fois à mieux connaître les évolutions récentes du climat et à le reconstituer de plus en plus loin dans le passé tout en progressant dans l’appréhension des variations climatiques sur l’ensemble de la planète.
L’AWI a aussi développé ses propres instruments d’analyse des différentes carottes pour mettre en évidence les isotopes, les poussières et tous les autres éléments présents à l’état de trace et qui permettent les reconstitutions climatiques. J’ai notamment été très impressionné par un spectromètre qui permet d’extraire les éléments directement de la glace grâce à un laser .
Commentaires
> Organisation de la recherche polaire en Allemagne
Un dossier de l’ambassade de France
Au sommaire de ce document :
1. Le ministere federal de l’Enseignement et de la Recherche (BMBF)
2. Institut Alfred Wegener pour la recherche Marine et Polaire (AWI)
3. L’agence de moyens pour la recherche allemande (DFG)
4. Societe allemande pour la recherche polaire
5. Cooperation bilaterale
6. Implication de l’Allemagne dans l’annee polaire internationale 2007/8
Telechargez gratuitement ce rapport au format pdf :
http://www.bulletins-electroniques.com/rapports/smm06_089.htm
Merci de cette information. Le dossier est très bien fait.