Le 1er février, les membres de la mission ont auditionné M. Jean-Yves Rochex, Professeur en sciences de l’éducation à l’Université Paris VIII, qui vient de co-rédiger un ouvrage intitulé «Les inégalités scolaires se construisent aussi dans la classe ».
Au cœur de son analyse, le constat d’une double ségrégation : entre les établissements d’une part, mais également au sein d’un collège ou d’un lycée, entre les classes.
Il constate que faute d’une régulation des flux d’élèves à une échelle autre que locale, dans un climat concurrentiel, les établissements cherchent à accroître leur attractivité en proposant des enseignements considérés comme plus prestigieux, comme l’ouverture d’une section européenne ou internationale par exemple.
De la même manière, se pose la question des parcours différenciés au sein d’un même établissement. Certaines options spécifiques sont choisies principalement par les élèves les plus favorisés socialement dont les parents disposent d’une meilleure connaissance de l’offre scolaire. Les élèves en difficulté se retrouvent alors concentrés dans les autres classes.
Tout en considérant que l’assouplissement de la carte scolaire a conduit au renforcement des ségrégations urbaines et scolaires, ils remarquent toutefois que les comportements et les attentes des familles empêchent de revenir à une sectorisation autoritaire.
Sur cette problématique, je souhaite recueillir vos témoignages :
- Que pensez-vous des parcours spécifiques proposés au sein de certains établissements scolaires ?
- A votre avis, une offre scolaire élargie peut-elle être un facteur de mixité scolaire et sociale au sein d’un établissement ? ou apparaît-elle comme une nouvelle source de ségrégation puisque tous les élèves n’y ont finalement pas accès ?
BALLU-BRTHELLEMY // 23 fév 2012 à 10:00
Les parcours spécifiques doivent remplir véritablement une offre auprès des élèves et ce, quelles que soient leurs origines ( familiale, sociale…) et ils doivent s’accompagner d’une vraie information sur leur finalité et leurs perspectives d’avenir professionnel, assurant ainsi à tous les élèves l’égalité des chances, à laquelle nous voulons accéder. En amont, les établissements scolaires qui proposent ce type de parcours, que recherchent-ils ? un taux de réussite important voisin des 95 ou 98% ? l’attractivité ? des performances ?
ces deux comportements n’ont pas la même vocation et s’opposent à mon sens.
Une offre élargie peut apporter la mixité scolaire souhaitée à condition qu’elle soit bien pour les élèves et avec tous les élèves et ne réponde pas à d’autres problématiques en filigrane, comme indiqué ci-avant.