J’ai visité vendredi 14 avril l’IPEV à Brest.
J’ai été ému d’y retrouver plusieurs des scientifiques que j’avais rencontrés lors de ma mission en Antarctique au mois de décembre 2005. A tant de milliers de kilomètres de toute vie et de toute terre habitée se nouent des liens personnels forts.
La base de Concordia est comme un vaisseau spatial au milieu d’une étendue hostile. Les quelques hivernants qui s’y trouvent pendant de longs mois vivent une expérience unique, comparable j’imagine à celle de la vie en orbite autour de la terre dans la station internationale.
Au-delà de l’émotion, j’ai eu avec le Directeur, M. Gérard Jugie, et les responsables de l’IPEV de longs échanges sur les problématiques de l’Institut.
Depuis 1992, l’Institut polaire français Paul-émile Victor est l’agence de moyen de la recherche en milieu polaire au Nord comme au Sud. Ont été réunis dans un même organisme la mission de recherche des TAAF, les missions polaires fondées par Paul-êmile Victor et les actions des différents instituts français impliqués. L’IPEV ne poursuit pas de recherche en propre.
Il a le statut d’une Groupement d’intérêt public (GIP) dont sont membres plusieurs ministères et grands instituts de recherche comme le CNRS qui fournit une part très importante du budget.
Ce sont les techniciens de l’IPEV qui sont à l’origine de la construction de la base Concordia et de la mise en place d’une liaison terrestre avec un raid chenillé.
L’un des points qui m’a le plus intéressé lors de ma visite est l’orientation pro-européenne de l’action de la France dans ces régions.
En effet, l’IPEV apparaît comme un pionnier en matière de coopération.
Dans l’Arctique, l’IPEV a mis en commun sa base avec l’institut polaire allemand, l’Alfred Wegener Institute, qui a pris le sigle AWIPEV. Les projets franco-allemands sont favorisés pour créer des synergies.
En Antarctique, l’IPEV et l’institut polaire italien, le PNRA, sont à l’origine de la base Concordia sur le Dôme C qu’ils exploitent ensemble.
Ces deux initiatives sont à mon sens faites pour s’élargir à d’autres pays européens intéressés.
Personnellement, je pense vraiment qu’une coopération européenne plus forte en matière de recherche est porteuse d’avenir.
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