Le Raid, convoi chenillé de liaison entre Cap Prud'homme et la base de ConcordiaCe que les scientifiques et techniciens de l’IPEV nomment le « raid », c’est le convoi chenillé qui relie trois fois par an durant l’été austral la base de Cap Prud’homme sur le continent, juste en face de Dumont d’Urville qui est située sur une île, à la base de Concordia.

Ce convoi est une originalité française. Aucun autre pays n’avait relevé ce défi auparavant.

Il fallait trouver une solution au transport des charges lourdes vers les bases du centre du continent Antarctique. Les moyens aériens utilisés jusque là sont limités en volume d’emport et surtout les conditions météorologiques rendent incertains le ravitaillement. La liaison par avion est aussi très chère.
Les maquettes du Raid exposées à BrestPour relever ce défi, les spécialistes français ont imaginé un convoi d’engins chenillés tirant des traîneaux transportant le matériel et quelques cabines pour le couchage et les repas.

Des maquettes ont été réalisées à Brest pour modéliser les différents éléments qui ont été construits en Australie. Les tracteurs sont transformés par le concessionnaire australien de Caterpillar.

Grâce à ce système, il est possible d’amener à Concordia plusieurs centaines de tonnes de ravitaillement et de matériel pour un coût inférieur de moitié à l’avion. Il faut aussi noter qu’aucun déchet n’est laissé sur place et que tout ce qui est amené à Concordia doit en être ramené.

Le reportage présenté hier sur France 2 dans l’émission Envoyé spécial montrait bien toute la difficulté humaine et technique.

Cette réussite française va peut-être faire école.

avec Patrice Godon, le concepteur du Raid
avec Patrice Godon, le concepteur du Raid

Les Américains sont venus apprendre la technique du raid auprès des experts français pour relier la base de McMurdo sur la côte à leur base permanente de South Pole Admunsen-Scott. Le premier essai a été un succès. Ils ont pu acheminer plus de 100 tonnes de matériels et de vivre.

La difficulté pour les Américains est un parcours sensiblement plus long pour atteindre le pôle Sud et surtout plus difficile et moins prévisible qu’à partir de Dumont d’Urville. L’idée d’une caravane commune à partir de la base française jusqu’à Concordia n’est d’ailleurs pas abandonnée.

Comme plusieurs autres pays ont des bases dans l’intérieur du continent, il n’est pas impossible qu’il y ait de nouveaux candidats pour venir partager l’expérience et l’expertise acquise par les techniciens français.