© Lamont-Doherty Earth Observatory

Les forages glaciaires faits en Antarctique sur les bases russe de Vostock, japonaise de Fuji mais aussi à Concordia ont permis de percer la glace sur presque 4 km d’épaisseur. Au cours de ces forages, les scientifiques se sont aperçus qu’il y avait entre la glace et le soubassement rocheux des lacs souterrains.

Ces lacs sont aujourd’hui inviolés. Aucune intrusion humaine n’y a jamais été faite.

Faut-il aujourd’hui poursuivre les forages et les recherches ou les suspendre pour ne pas prendre le risque de les polluer ?
Ces lacs sont formés par la réaction de la glace avec la chaleur de l’écorce terrestre dans des infractuosités où l’eau a pu être stockée.

Le lac situé sous Vostock ferait 670 m de profondeur et 14.000 km2. Nous savons très peu de choses de la vie qu’il peut contenir.

Les eaux du lac seraient très pauvres car saturées en oxygène à forte pression. Mais les bactéries présentes pourraient être des bactéries thermophiles !

L’intérêt pour la recherche est donc considérable. L’eau stockée sous la calotte antarctique est sans doute vieille de plusieurs centaines de milliers d’année et n’a eu aucun contact avec l’extérieur depuis ce temps. En outre, il serait passionnant de savoir quelle vie a pu se développer dans des conditions aussi particulières, pouvant sans doute être comparées à certaines planètes du système solaire, tel Europa un des satellites de Jupiter.

Pourtant est-on à même de mener à bien ces recherches sans polluer irrémédiablement ces nouveaux espaces ? Est-il possible de prendre des précautions suffisantes quand on sait que l’homme a apporté des bactéries sur Mars ?

Ce problème fait l’objet d’un programme particulier dans le cadre de l’année polaire internationale 2007-2007 piloté par l’université du Texas. La France y est représentée par le laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement de Grenoble dont j’espère rencontrer les chercheurs en juin.

Je reviendrai bien entendu plus en détail sur ce sujet dans de prochains billets mais d’ici là j’aimerai beaucoup avoir vos réactions.