J’ai rencontré le ministre de l’Outre-mer, M. François Baroin, hier après-midi.
L’objet de la rencontre était le rôle de la France dans l’océan austral, mais c’était aussi pour moi l’occasion de le remercier de vive voix d’avoir facilité le rapatriement du corps de la jeune femme assinnée récemment outre-mer et qui était originaire de ma région. J’associe également à ces remerciements les membres de son cabinet qui y ont contribué très activement mais avec beaucoup de discrétion et de souci humain.
J’en reviens à la présence française dans l’océan austral.
En présentant au ministre ma mission en Antarctique, c’était l’occasion pour moi de mettre l’accent sur les aspects logistiques, fondamentaux pour toute recherche dans ces territoires extrêmes. Je lui ai notamment raconté que le voyage de retour à bord de l’Astrolabe n’était pas des plus confortables. En effet, pour traverser la glace, le bateau est à fond plat ce qui est très utile, mais une fois dans les 50es et 40es c’est une autre affaire ! Le bateau bouge énormément et il faut avoir l’estomac bien accroché. Lors de ma traversée, je n’avais pas un très gros temps, mais on est tout de même obligé de parfois se sangler sur la couchette et de rester sans manger en scrutant l’horizon…
Ce récit n’a pas refroidi la volonté du ministre de se rendre dans les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises). En effet, aucun ministre de l’Outre-mer ne s’y est rendu depuis 1964 et il m’a indiqué regretter de n’avoir pu dégager le temps nécessaire dans son emploi du temps pour l’instant.
Il m’a appris qu’une mission de réflexion était en cours au sein du ministère sur la gestion des TAAF et les moyens qui leur étaient donnés.
D’un point de vue international, la situation est beaucoup plus ouverte qu’il y a quelques années puisqu’il est désormais possible de construire et de développer un partenariat avec l’Australie et la Nouvelle Zélande. Il y a d’ailleurs de nombreux sujets de coopération (surveillance des pêches, protection de l’environnement…). Il y a un réel besoin d’Europe.
La France a une responsabilité nationale et internationale dans cette zone du fait de la possession des îles subantarctique et de sa présence en Terre Adélie. Elle doit l’exercer pleinement dans un cadre mieux défini. Ce rôle est en pleine cohérence avec les engagements internationaux pris par le Président de la République en matière de protection de la planète et de l’inscription dans notre Constitution de la Charte de l’environnement.
Concernant les moyens logistiques, le ministre est pleinement conscient des besoins de renouvellement de l’Astrolabe et dans le plus long terme du Marion-Dufresne. La recherche de partenaires internationaux au moins pour la desserte de l’Antarctique est une solution qu’il faut chercher à concrétiser.
J’ai alors indiqué au ministre que les Etats-Unis étaient eux-mêmes en train de mener une telle réflexion sous l’égide de l’Académie des sciences et qu’il y aurait certainement à apprendre d’eux. J’ai pu aussi lui donner des éléments concrets et vécus sur nos différents moyens puisque j’ai eu l’occasion de les expérimenter personnellement.
En nous quittant, nous avons convenu de poursuivre le travail ensemble.
Commentaires
Pas de commentaires