20% des jeunes sortis de leur formation initiale sont au chômage : triste score pour la France qui se situe ainsi dans les taux les plus élevés d’Europe. La faute aux jeunes ? Certainement pas. La faute à l’économie ? En partie, probablement. Mais les sénateurs ne se voilent pas la face : les pouvoirs publics portent une part de la responsabilité et se doivent d’agir au plus vite.
Que proposent-ils ? Des solutions simples :
- il faut généraliser les stages dans toutes les filières de formation et encourager l’organisation, par les écoles et universités, de la « bourse de stage » via des partenariats avec les représentants des employeurs ;
- parallèlement interdire les stages hors cursus. Un stage, ce ne doit pas être un vrai emploi avec un faux salaire mais bien un outil de formation. Quand on est sorti de l’école, on a droit à un véritable contrat dès son arrivée dans l’entreprise ;
- le recours aux contrats aidés ne doit pas être un tabou. La crise appelle le pragmatisme : le fait pour des communes d’accueillir des jeunes peu qualifiés dans des emplois aidés peut être d’autant plus utile que cet accueil s’accompagne d’un volet formation réel.
Voici quelques-unes des propositions en débat au Sénat et sur ce blog. Qu’en pensez-vous ? Le rapport définitif de la mission sera publié le 28 mai et sera prolongé d’une réflexion en juin. Nous avons besoin de vos avis.
Pour les sénateurs, le chômage des jeunes n’est pas une fatalité
Mercredi, 27 mai 2009
Commentaires
Je suis particulièrement d’accord avec votre premier point : les écoles et universités devraient plus “mettre la main à la patte” en ce qui concerne la recherche de stages. Il me semble d’ailleurs que de ce côté, les efforts sont très inégaux selon les établissements, certains en proposant de nombreux et d’autres aucuns.
Même si je pense que la recherche en elle-même peut être dans un certain sens formatrice pour l’étudiant (cette recherche se rapprochant de la recherche d’emploi classique), la difficulté à trouver un stage lui correspondant le pousse parfois à finir par en choisir un qui ne lui correspond pas vraiment. Cela a d’ailleurs failli être mon cas à deux reprises, alors que j’étais étudiant en école d’ingénieur d’informatique et que je recherchais un stage dans un secteur un peu particulier. Heureusement pour moi, la chance m’a souri à ce moment là, mais qu’en est-il de ceux qui en ont eu moins que moi ? Ils ont bien souvent fini par choisir un stage qui ne les intéressait pas. Or, comme les stages sont souvent très importants sur un CV de jeune diplômé (ceux-ci lui permettant de revendiquer une certaine expérience dans un ou plusieurs domaines), ils ont tendance à l’engager dans une certaine voie. Difficile ensuite de revenir en arrière et de briguer un poste dans la filière adéquate sans un minimum d’expérience…
Pour conclure, j’ajouterais que les entreprises sont très souvent friandes de stagiaires, et notamment de stagiaires motivés. Augmenter le nombre de partenariats entre les écoles/universités et les entreprises aurait donc pour conséquence de contenter tout le monde…
Je suis un peu du même avis que Julien, les écoles et les universités devraient aider les étudiants à trouver des stages “intéressants” afin d’éviter que les étudiants se retrouvent avec un stage n’apportant que peu de connaissances. IL faut faire attention aux entreprises embauchant 10 stagiaires entre mai et septembre…
Je pense également que pour réduire ce taux de chômage il faudrait enseigner la culture de l’entrepreneuriat en France, donner enfin envie aux étudiants de créer une société. La France est à mon avis en grand retard sur ce point là.
Bonjour Madame, Monsieur,
je m’aperçois qu’il n’ ya pas de post récent sur votre blog; je me permets de vous suggérer de couvrir cette initiative citoyenne loin des clivages droite/gauche et loin du cloisonnement entre le politique, l’éducation, l’entreprise et l’administration…
*Parce que l’Emploi doit être l’affaire de tous!*
*Interdire les stages hors cursus et valoriser les stages volontaires.*
Source : *www.interfaces-competences.fr*
Suite au rapport d’information France, ton atout « jeunes » : un avenir à tout jeune, Tome 1 préconisant des mesures en ce sens, le Sénat vient d’adopter un amendement visant à interdire les stages ‘hors cursus’ dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la formation professionnelle. Le gouvernement avait indiqué en fin de semaine dernière sa volonté d’avancer dans ce sens. Cette mesure peut être excellente si son périmètre est bien compris.
L’hypocrisie qui conduit à ce que des jeunes diplômés, ayant terminé leurs études, puissent se voir proposer par des entreprises des « stages » d’un an ou plus à plein-temps, et puissent trouver une inscription dans une formation quelconque pour pouvoir obtenir une convention de stage, est inacceptable. Cette situation correspond à l’évidence à la mise en place d’emplois déguisés par ces entreprises (souvent de très grands groupes, il suffit de regarder les offres diffusées pour vérifier cela).
Cependant, à l’occasion de la mise en place de cette interdiction, il conviendrait d’être vigilant à ce qu’elle n’entraîne pas de fait l’interdiction d’une autre pratique qui est, elle, particulièrement utile aux étudiants, notamment dans les formations les moins « professionnalisantes ».
Les stages volontaires sont réalisés par des étudiants en formation, non pas dans le cadre d’une démarche obligatoire attachée à la validation de leur diplôme, mais à leur initiative, selon leur projet professionnel, leur souhait de tester telle ou telle piste d’orientation, leur souhait de se constituer une expérience volontairement complémentaire à leur domaine de formation, etc. De plus, ces stages ne prenant pas part à la validation des diplômes, ils offrent aux étudiants une possibilité d’expérimentation, de prise de risque, que la perspective de la notation ne laisse guère. De tels stages se réalisent le plus souvent sur des périodes de congés ou à temps partiel, selon une logique d’alternance, pendant l’année. Ces différentes caractéristiques ont de plus pour intérêt d’offrir de nombreuses opportunités auprès des entreprises et collectivités, qui peuvent ainsi confier des missions qui ne correspondraient pas aux cadres des stages obligatoires.
La mise en place de tels stages suppose donc l’acceptation, dans certains cas, du fait q’un étudiant s’écarte du domaine de spécialité de sa formation. De là à les considérer comme hors cursus’
Et pourtant, des étudiants en philosophie qui souhaitent, en parallèle de leur formation, s’initier et se construire une expérience dans les domaines de la communication ou des ressources humaines, un(e) étudiant(e) en histoire médiévale qui réalise un travail sur l’histoire d’une commune dans le cadre du développement de la politique de tourisme culturel, un(e) étudiant(e) en histoire de l’art qui réalise un recensement du patrimoine culturel d’une commune pour la construction d’un parcours touristique, un(e) étudiant(e) en droit qui effectue, sans même quitter les locaux de l’université, une veille sur la législation et la jurisprudence en matière de désamiantage pour tenir informée une petite entreprise des évolutions qui pourraient ouvrir de nouveaux marchés pour des chantiers de désamiantage, etc., sont autant d’exemples de l’intérêt de cette pratique pour la construction d’un projet professionnel personnel.
C’est pourquoi la réglementation en préparation qui visera à interdire les stages hors cursus devrait être rédigée de manière à ne surtout pas limiter la possibilité des stages volontaires. ê l’inverse, cette possibilité encore peu connue de beaucoup d’étudiants mériterait bien des encouragements.
Si on pouvais donné ne serais ce que 10 euros par semaine à un collègien, pas plus mais défois les parents assurent pas,
car on me fera pas croire qu’il a faut 60 milliards d’euros du contribuable par an pour faire tourner l’état, l’armée n’en consommerai même pas le tiers
J’ajouterai à ces propositions, qui sont bonnes sans nul doute une chose. Généraliser les stages est une bonne chose comme l’interdire hors cursus pour éviter les excès d’employeurs peu scrupuleux, mais j’y ajouterai tout de même qu’il faut encadrer les stages.
Effectivement, beaucoup de stages se substituent à l’embauche d’un CDI. On pourrait mettre en avant l’aspect formateur de telles missions mais le problème est que beaucoup de stagiaires se destinant, par exemple, à des missions marketing prennent la place de secrétaire. Ils se forment donc dans une voie qui n’est pas la leur et les emplois demandant moins de qualifications sont alors durement touchés.