Chers internautes,
Ce matin, au nom de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, j’ai été nommé rapporteur de la proposition de loi relative au service civique de M. Yvon Collin et des membres du groupe du Rassemblement démocratique et social européen…
Conformément aux préconisations du rapport de la mission commune d’information du Sénat sur la jeunesse et du livre vert de M. Martin Hirsch, cette proposition de loi vise à unifier les différents volontariats dans un cadre commun. Elle sera discutée le 27 octobre en séance publique au Sénat. Le rapport que je dois remettre sera quant à lui discuté mercredi prochain en commission.
C’est la raison pour laquelle je vais entamer dès aujourd’hui une série d’auditions des acteurs principaux qui orientent et accueillent régulièrement les jeunes volontaires.
J’ai un objectif clair : faire en sorte que le relatif échec du service civil (3000 volontaires seulement depuis 2006), dû à un manque de visibilité et à des lourdeurs procédurales, ne soit pas répété.
Car la réussite du service civique est fondamentale : nombreux sont les jeunes qui ont la volonté de s’engager afin de mettre en pratique les valeurs républicaines de civisme, de laïcité, de tolérance et de fraternité. La vision qu’ils portent sur le monde d’aujourd’hui et la place qu’ils comptent y tenir sont aussi les raisons pour lesquelles ils souhaitent se rendre utiles.
Suite aux annonces faites par le Président de la République en faveur de la jeunesse, je crois que l’on va pouvoir remédier au déficit de notoriété du service civique et au faible investissement financier qui lui est actuellement consacré. Toutefois, le diable se cache souvent dans les détails et le dispositif législatif sur lequel le Parlement va se pencher doit être le plus attractif et le plus pertinent possible.
Les dispositions du service civique, doivent-elles être introduites dans le code du service national ? Le service civique, doit-il être réservé aux seuls jeunes de 16 à 25 ans ? Faut-il que le service puisse se dérouler à la fois dans les associations et dans les collectivités publiques ? Quel soutien l’Etat doit-il apporter à ces organismes ? Faut-il introduire une condition de nationalité ? Quelles sont les missions d’intérêt général qui doivent permettre de distinguer le service civique d’autres formes d’engagement ? Doit-on introduire un volume horaire minimum pour valider un service civique ? Les bénévoles doivent-ils pouvoir recevoir une attestation de service civique ? Quelle protection sociale doit être rattachée à ce service ? Doit-il ouvrir des droits pour le revenu de solidarité active ? Doit-on pouvoir cumuler indemnités chômage et indemnités de service civique ? Qui doit piloter et administrer ce nouveau service ?
Voici quelques unes des questions qui se posent dans le cadre du rapport sur la proposition de loi et sur lesquelles je souhaite que vous puissiez vous exprimer. Ce blog est fait pour cela.
La PPL devant être examinée dès mercredi par la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, j’ai besoin de vos témoignages et de vos avis le plus rapidement possible….
Commentaires
bonjour, travaillant dans les domaines de la com/médiation, et âgée de 26ans, je souhaiterais vous faire part des remarques suivantes concernant la mise en place d’un service civique OBLIGATOIRE pour tous les jeunes (16-25ans):
- tout d’abord, c’est non seulement une excellente idée mais une nécessité urgente. Eu égard non seulement à la précarisation croissante de cette population, son isolement vis-à-vis de la sphère sociale notamment du travail..;etc. mais surtout à mon sens, afin d’éviter d’accroitre les clivages intergénérationnels très inquiétants en France (opposition binaire des vieux/jeunes, sans parler de la problématique d’interculturalité blancs/beurs/blacks….)
- le message d’un service civique que je rappelle obligatoire doit être celui d’une ouverture aux autres et qui fait oeuvre de médiation entre les systèmes publics/privés et les catégories de population (malades, vieux, handicapés, immigrés…) pour redonner aux mots Action/Volonté/Respect leur sens et leurs valeurs.
-il faudrait selon moi imposer aux classes de fin de collège et ensuite aux lycées, des implications indiv. ou par petits groupes au motif d’intérêt général: participer à des actions de solidarité (accompagnement personnes âgées, rencontre “d’élèves”malades ou enfants en hôpital, entretien des espaces publics, rencontre avec des jeunes handicapés, initiation aux formes de bénévolat…)
LE SERVICE CIVIQUE A UNE VERTU PEDAGOGIQUE ET EST DONC A BUT EDUCATIF (transmission des valeurs de la République> Respect/Laïcité/Partage). Cela aiderait à préparer la prochaine génération que je ne suis déjà plus, à combattre l’indifférence pour lutter aussi contre la montée des communautarismes.
BON COURAGE!
bonjour,
bravo de remettre le sujet dans le “pipe” et merci de nous donner l’opportunité de nous exprimer !
Faites tout pour donner envie aux jeunes de s’engager :
– conservez le caractère *volontaire*du service
-valorisez la rémunération c’est le moteur d’une motivation on le sait bien…
– valorisez la reconnaissance professionnelle du service : aux USA on “vend” son expérience de volontariat comme une expérience professionnelle. Les entreprises seront elles sensibilisées ?
le reste suivra de lui-même, si les parents perçoivent tout le bien que pourra apporter le Service Volontaire pour leurs enfants et en plus conservent par exemple leurs allocations famille nombreuse pendant la durée du volontariat, ça ne gâchera rien…
Merci et bonne journée
emmanuelle
Effectivement, cette proposition est plus que bonne, elle est excellente. Cette expérience, que j’ai moi même pratiqué, fut bénéfique et l’est sans nul doute pour n’importe qui.
Pour réponse à vos questions :
Les dispositions du service civique, doivent-elles être introduites dans le code du service national ? Le service civique, doit-il être réservé aux seuls jeunes de 16 à 25 ans ?
Il devrait être obligatoire pour les jeunes de 16 à 25 ans mais possible à tout age.
Faut-il que le service puisse se dérouler à la fois dans les associations et dans les collectivités publiques ?
Il faudrait que ce service puisse être également réalisé via la création d’une entreprise.
Quel soutien l’Etat doit-il apporter à ces organismes ?
Un encadrement pour éviter tout débordement provenant de personnes peu scrupuleuses.
Faut-il introduire une condition de nationalité ?
Le cas est difficile à juger.
Quelles sont les missions d’intérêt général qui doivent permettre de distinguer le service civique d’autres formes d’engagement ?
L’engagement est à mon sens suffisant, quelqu’un engagé dans le développement d’une association a rempli sa mission. L’objectif d’une telle mission doit être de pousser les jeunes à s’engager, s’ils s’engagent déjà, qu’y a-t-il à faire ?
Doit-on introduire un volume horaire minimum pour valider un service civique ?
Effectivement, cela semble nécessaire sinon les abus seront nombreux.
Les bénévoles doivent-ils pouvoir recevoir une attestation de service civique ?
Pour éviter tout abus, c’est une bonne idée.
Quelle protection sociale doit être rattachée à ce service ?
Le service doit être protégé directement par l’Etat pour éviter d’alourdir le quotidien des jeunes, qui n’ont pas forcément beaucoup de moyens.
Doit-il ouvrir des droits pour le revenu de solidarité active ?
Oui, effectivement, il devrait, cela simplifierait la vie de beaucoup de jeunes. Et, seraient-ils moins méritants pour autant ?
Doit-on pouvoir cumuler indemnités chômage et indemnités de service civique ?
Egalement, cela viendrait en aide à beaucoup de jeunes.
Qui doit piloter et administrer ce nouveau service ?
Ce service doit entrer dans le cadre des cursus scolaires ou de formation via l’ANPE.
Le service civique est une belle idée, s’il consiste à mettre les jeunes pendant quelques mois à disposition d’associations d’utilité publique. En ce sens, il permettrait à des jeunes de se frotter à des réalités complexes même si pas toujours belles à voir (conditions de logements de certaines population, etc …), et ainsi de prendre conscience de la réalité, et pas simplement de leur réalité personnelle. Si ces quelques mois représentent un temps suspendu entre les études et la vie active, et qu’il est utilisé simplement pour aider ceux qui en ont le plus besoin et permet parallèlement une prise de conscience du monde dans lequel nous vivons, alors oui, je trouve cette idée intéressante.Et question financement, il suffit de les mettre ces jeunes à disposition de ces associations.
Comme vous le soulignez, l’échec du service civil volontaire est du à un manque de communication et d’implication de l’Etat pour le promouvoir (y compris dans ses locaux). Le service civique doit être extrêmement simple quitte à être simpliste : on l’a vu avec le statut d’auto entrepreneur, ce qui a séduit les centaines de milliers de nouveaux entrepreneurs, c’est la simplicité des démarches.
Bon courage dans votre travail de réalisation du projet de loi, et merci de nous offrir cet espace de dialogue.