L’après-midi est consacré à la visite du navire Albatros appartenant à la Marine nationale. Je n’avais pas eu le temps de le mettre à mon programme lors de mon premier passage il y a quelques jours. C’est donc une formidable opportunité de voir ce moyen essentiel pour la surveillance des pêches dans la zone TAAF.
Je suis reçu à bord avec les coups de sifflet traditionnels par le capitaine de frégate Le Hanneur, commandant du bâtiment. Il nous emmène alors dans une visite de la cale à la passerelle qui nous permet de nous rendre compte des caractéristiques du bateau.
Les locaux ne sont pas vraiment neufs. L’Albatros est un ancien bateau de pêche armé pour les bancs de Terre Neuve en 1967… A bord, les conditions de vie ne sont pas luxueuses. Cela n’empêche pas le commandant d’être fier de commander le seul navire en service de la Marine à avoir coulé un bateau !
L’Albatros est original à plus d’un titre. Ancien bateau de pêche, il a été racheté et militarisé en 1983, date à partir de laquelle lui a été confiée la mission de surveillance des pêches autour de Crozet et de Kerguelen. Il a fallu près de 20 ans et 30 arraisonnements pour arriver à bout de la pêche pirate et du pillage de la ressource halieutique.
Aujourd’hui, sous la direction des TAAF et avec la collaboration des armateurs, des scientifiques, de l’administration maritime, d’une surveillance satellitaire et d’une coopération avec l’Australie, le dispositif fonctionne bien. Mais il suffirait de relâcher la pression au moment où les efforts de gestion portent leurs fruits pour que tout s’écroule à nouveau.
Le commandant m’explique que dans une zone aussi vaste, son succès dépend très largement du renseignement fourni. Il est très satisfait de la collaboration avec l’Australie et serait très heureux d’une coopération similaire avec l’Afrique du Sud. C’est un point que je retiens pour de prochaines investigations. De même il m’explique intervenir dans les eaux internationales pour la commission de gestion de l’océan Antarctique, mais malheureusement sans les pouvoirs nécessaires pour saisir les cargaisons ou les navires. Autre chantier pour le parlementaire…
L’avenir est aussi une question. L’Albatros n’est plus tout jeune et il faut songer à le remplacer d’ici à 2015. A mon retour à Paris, il me faudra prendre contact avec l’État-major pour creuser ce point et réfléchir à une solution.
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