En découvrant, ce lac, « Le cœur de Crozet », je me remémore la célèbre photographie de Yann Arthus-Bertrand représentant un cœur de sable en Nouvelle-Calédonie, devenue si populaire à la suite de l’exposition La Terre vue du ciel sur les grilles du jardin du Luxembourg, il y a quelques années.
Cette réminiscence au milieu de la beauté qui m’entoure est l’occasion d’un moment de réflexion intérieure.
Sur cette île dite de « La Possession », car c’est là que la France a fait juridiquement acte de prise de possession de l’archipel Crozet, je m’interroge sur le rôle de l’Homme dans ces territoires. Sommes-nous vraiment les possesseurs, les usufruitiers, de ce bien ?
Aux îles Crozet, les hommes ont exploité les ressources jusqu’à en abuser. Nous visitions cet après-midi les ruines d’un village phoquier au bord de la Baie Américaine. Du village il ne reste que quelques ruines. De la colonie de manchots qui nichait sur cette plage, rien. Les otaries ont en revanche repris possession des lieux, et nous marquent vivement leur hostilité lorsque nous nous approchons. Un symbole.
Jean-Claude Mézières, le créateur de Valérian, a laissé lors de son passage à Crozet en 2003 un dessin dans un des deux shelters servant à recueillir les données des observatoires sismologiques et magnétiques. Survolant les shelters à bord de leur célèbre vaisseau, les deux héros ont ce dialogue « Valérian, regarde les ruines d’une civilisation d’avant la conquête spatiale » « Oui, Laureline, ils avaient déjà tout compris du voyage spatiotemporel ».
Sans doute les personnes qui mettent pied à terre à l’île de la Possession, ont-ils beaucoup mieux compris qu’autrefois qu’ils doivent préserver ce trésor.
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