La lutte contre la dégradation du milieu est l’une des premières missions de la réserve naturelle des TAAF. La végétation de Crozet est une végétation de milieux humides et très souvent de tourbières. Les pas de l’homme peuvent marquer durablement les sols. Certaines mousses, une fois ouvertes, meurent inévitablement.
Une première mesure de gestion est donc d’installer des caillebotis, chemins de bois, permettant de traverser des zones humides sans les abîmer et de faciliter leur restauration. Ils canalisent le passage et empêchent que la dégradation ne s’étende du fait de l’usage de chemins alternatifs. L’impact visuel n’est pas négligeable au début, mais le système est très efficace comme nous le constatons en plusieurs lieux. Les scientifiques, eux, recourent aux raquettes canadiennes faites pour la neige pour pouvoir marcher sur les mousses !
Si la préservation du milieu est essentiel, c’est parce que, fragilisé, il laisse l’opportunité à des espèces introduites de se développer. Nous en voyons plusieurs exemples à proximité de la base, le piétinement, l’apport de nutriments extérieurs (une fosse septique, par exemple) ou le ruissellement en sont les causes les plus communes :
La lutte contre la dégradation, c’est aussi la lutte contre l’arrivée et surtout l’acclimatation de nouvelles espèces. Une serre permettant de cultiver des produits frais en est typiquement le foyer en permettant à des plantes, des maladies ou des insectes de se développer. C’est la raison pour laquelle la serre a été transformée en solarium. Il en a été de même de la basse-cour. Adieu salades, tomates, poules, canards… la préservation de la nature est à ce prix.
Commentaires
Bravo pour l’article, il résume très bien, très simplement les problèmes liés à la fréquentation des milieux fragiles sur l’ile.
Il suffit d’un passage pour laisser ses traces durant des années. Triste signature que l’on laisse à Crozet que celle de ses pieds dans un tapis de mousse.
J’étais écobiologiste à Crozet l’année passée, et j’ai vu des chemins se dégrader à vue d’oeil. J’ai vu des “piscines de boue”, que l’on appelle souilles apparaitre alors que mes prédécesseurs mentionnaient deux ans auparavant que le chemin n’était qu’à peine visible.
L’utilisation des caillebotis semble pour le moment la meilleure solution pour la végétation. C’est plus facile pour tous les utilisateurs de chemins.
Bon voyage, bon courage pour tout.
M. Christian Gaudin, sénateur Réponse:
Mercredi 14 avril 2010 le 17:07
Je vous remercie de votre témoignage qui relate votre expérience passée d’écobiologiste à Crozet et donne ainsi toute la valeur à votre propos.
Cordiales salutations.