Vendredi 24 avril, le président Nicolas Sarkozy a annoncé un plan d’urgence en faveur des jeunes, dont le coût s’élèvera à 1,3 milliard d’euros d’ici juin 2010. Ce plan fait le pari de l’apprentissage et de la formation en alternance.
Comment pourrait-on inciter davantage les entreprises à prendre des jeunes dans ce type de contrats ?
Selon vous, quelles autres mesures devraient être prises pour aider les jeunes à traverser la crise et, au-delà, à mieux vivre la transition vers l’emploi durable ?
Commentaires
Je crois qu’il faut reprendre le rapport du CERC de 2008 sur l’insertion des jeunes sans diplôme = un devoir national… A problème structurel (1 jeune sur 6 peu ou pas qualifié avec aucune amélioration depuis 10 ans), il faut des réponses structurelles dans la durée, bien sûr au niveau de la formation initiale, mais aussi au niveau des réponses apportées aux jeunes… 5 axes me semblent à privilégier, à retrouver, à renforcer : la nécessité d’une approche globale car le jeune cumule de nombreuses difficultés, l’instauration d’un véritable lien entre les acteurs (Education nationale et missions locales notamment) avec un “guichet unique (rapport du CREDOC) ou, pour le moins, un coordonnateur local, une incitation financière pour le jeune qui s’inscrit dans cette démarche accompagnée, la revalorisation du statut de stagiaire de la formation professionnelle pour éviter une fuite de la formation vers des missions d’intérim bien plus rémunératrices (rapport de 1 à 3, vore 4), un véritable contrat aidé qui allie emploi et formation et permette ensuite d’accéder à la professionnalisation. Toute politique tournée uniquement vers l’emploi et ne s’inscrivant pas dans la durée ne peut résoudre ce problème structurel de sous-formation d’un grand nombre de jeunes, problème qui, s’il est criant au niveau des jeunes, conduit aussi ces personnes à ne connaître que la précarité de l’emploi, des revenus tout au long de la vie… et à imaginer d’autres mesures (type RSA) pour tenter d’en corriger les effets…
Bonjour,
Il faudrait d’abord reprendre fermement les métiers d’apprentissage comme cela est le cas en Allemagne où on oriente fermement les jeunes vers des métiers ou carrières avec priorité à tout ce qui offre des débouchés…en sus il faut aussi leur apprendre à se lever pour être à l’heure. Ce n’est pas d’étudiants dont la France a le plus besoin mais de vrais travailleurs manuels compétents donc formés !
Avant d’embaucher un employé, il faut se poser la question du savoir-faire qu’il propose. Depuis 30 ans que l’éducation “Nationale” formes des intellectuels sans débouchés il est normal de trouver la situation présente. Quand les filières professionnelles auront retrouvé leur véritable valeur et que la jeunesse aura envie de travailler, nous assisterons à la baisse du chômage. Il y a des secteurs qui manquent de bras ne leur proposons pas des cervelles
Cordialement.
Bonjour,
en ce qui concerne les employeurs, il me semble qu’une grande partie d’entre eux (la majorité?) ne considèrent pas que la formation professionnelle fasse partie de leur responsabilité et des missions de l’entreprise. C’est une différence fondamentale avec le système allemand.
Il y a également un fossé entre les représentants des employeurs, qui parlent d’investissement et de capital humain, et le terrain qui parle charges et coût du travail.
Selon un sondage pour l’Association de la fondation étudiante pour la ville (AFEV), au mois de mai, 51% des français ont une image négative des jeunes. Il n’y a pas de raison que les employeurs aient un avis différent.
Donc, à mon avis et dans l’immédiat, il y a un travail d’information et de conviction à mener auprès des responsables des entreprises sur, au moins, 2 thèmes:
- c’est le travail qui crée la valeur ajoutée (et non pas le capital financier, comme c’est amplement démontré depuis quelques mois). Il faut que les entreprises disent aux jeunes qu’elles ont besoin d’eux, qu’ils ont ensemble un avenir à construire (c’est plus facile s’y on y croit! si on a effectivement des perspectives et une stratégie);
- les jeunes sont très diversifiés. Les voyous (comme les patrons-voyous) ne sont qu’une petite minorité. Les niveaux de formation moyens des jeunes ne bougeraient plus depuis les années 1995 … mais ils ont nettement progressé depuis les années 70.
Il faudrait également travailler sur la conception française de la formation professionnelle, des rôles respectifs de l’école et des entreprises.
C’est un très vaste sujet qui nécessiterait un débat approfondi permettant l’expression de tous les points de vue: par exemple, est-ce que le “besoin” de formation a le même sens pour tous les acteurs? pourquoi on ne parle que d’orientation et jamais de sélection?
Cordialement