clip image00229 BLORemonté à bord, il me faut vous parler des bêtes à longues oreilles, BLO, car on ne parle pas des L… sur un bateau, sauf à vouloir payer sa tournée de rhum ! Avis aux amateurs.

Sur Kerguelen, l’introduction des BLO remonte à 1874 et serait due aux marins de la perfide Albion – No comment – A l’époque on se soucie plus de nourrir les naufragés que des espèces invasives. Depuis ils se sont multipliés et ont causé d’irrémédiables dégâts.

 

2 BLOLes BLO ont modifié l’environnement en leur faveur, créant de nombreuses garennes et favorisant l’érosion des sols. Les densités feraient rêver les chasseurs métropolitains. Je note d’ailleurs que la myxomatose y a été introduite en 1955 mais sans succès. Je me demande si une étude a été entreprise à ce sujet et si l’étude du lapin de Kerguelen ne serait pas une solution aux difficultés métropolitaines de trouver une souche résistante à cette maladie. J’interrogerai l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) à mon retour.

 

3 BLOPour résoudre le problème posé par multiplication des BLO, une tentative d’éradication a été réalisée sur une petite île du Golfe du Morbihan : Mayes. L’éradication est un succès mais le résultat est un échec. Explication.

 

 

clip image0059 BLOSur Kerguelen, de nombreux végétaux ont été introduits dont le pissenlit qui s’est installé partout. Il cohabite avec l’acaena, une plante autochtone qui forme de larges tapis verts et rouges. Le BLO raffole du pissenlit et de sa fleur, il en régule donc l’expansion. Sa suppression sur Mayes, conjugué à la forte baisse des pluies qui a fragilisé les plantes autochtones, a conduit à la quasi disparition de l’acaena. Seul reste le pissenlit. De rouge, l’île est devenue jaune.

Conclusion, toute éradication doit être précédée d’une évaluation scientifique rigoureuse. En écologie aussi, l’enfer est pavé de bonnes intentions.