Au fond de la baie de la Table, se trouve une vallée glacière issue du recul de la calotte Cook et du glacier Ampère. Le panorama est grandiose fait de roche arasée par la glace. S’y trouve une cabane de l’IPEV où est suivi le recul du glacier. Il est extrêmement rapide depuis quelques années – 250 mètres par an environ. Au milieu des années 1970, le glacier était à l’aplomb des cabanes. Aujourd’hui, il faut plus de deux heures de marche pour l’atteindre.
Sur la photo, on voit bien le Nunatak maintenant complètement dégagé. Le glacier l’englobait complètement autrefois.
Pour mesurer le recul, plusieurs méthodes sont utilisées dont notamment des photographies régulières à partir d’un point fixe (les deux personnes sur la photo). La datation de tourbes anciennes, découvertes du fait du recul du glacier, atteste un recul au moins aussi important il y a 10.000 ans environ. En revanche, la rapidité des processus actuels depuis quelques dizaines d’années est sans commune mesure avec le retrait lors de la précédente déglaciation.
Un dessin réalisé en 1992 par Yves Frenot donne une idée plus précise des choses. Le Nunatak est facilement identifiable (à droite), il est encore entouré de glace et on voit bien l’espace laissé libre depuis.
Ici, loin de Paris et d’une pétition déposée sur le bureau de la Ministre de la recherche, il est difficile d’éluder certaines évidences, difficile aussi d’employer certains mots blessants pour qualifier le travail des scientifiques qui s’efforcent d’y voir clair.
Commentaires
Monsieur le Sénateur,
J’ai découvert votre mission à l’instant même lors de recherches à propos du glacier Ampère aux îles Kerguelen.
Je me nomme Aurélien Mauplot, plasticien et je travaille avec Antoine Leredde, géographe. Je vous interpelle dans le but de vous faire part du projet artistique et scientifique que nous développons.
Le projet porte le nom de TERRA. Il s’agit d’effectuer une étude scientifique et artistique sur des sites touchés par le changement climatique et des lieux dont l’environnement est marqué par l’influence des activités humaines.
Il se divise en deux phases de conception / recherche :
- Une approche scientifique de l’évolution de l’environnement
- Sa représentation plastique
Mise en œuvre
1/ Dans un premier temps, il s’agit de développer une liste non exhaustive et monumentale en constante évolution, référençant le plus grand nombre possible de sites touchés par le changement climatique et de lieux dont l’environnement est marqué par l’influence des activités humaines.
2/ La seconde étape de la démarche conduit à la sélection, à partir de la liste, de cas particuliers afin de les étudier plus en détail.
Ici, se distinguent deux axes de recherches ; deux points de vue de compréhension :
- Scientifique : Il s’agit de réunir des informations issues d’analyses scientifiques à propos du site sélectionné et étudié ; de comparer les sources et de proposer une information neutre et synthétisée de l’ensemble de la recherche, afin de présenter un discours vulgarisé et accessible à tous. Ces résultats amènent ensuite à la création d’une œuvre, permettant de représenter le discours; de l’information qui devient matière.
- Artistique : influencée par le courant artistique de l’art environnemental, la démarche artistique se déroule en trois phases :
– Photographique : afin de proposer un élément de comparaison, il s’agit de présenter au moins une image d’archive du site concerné, confrontée à une photographie produite de nos jours.
– Graphique : la technique graphique n’a pour objectif que la minimalisation de la forme des photographies présentées. Le principe créatif est de réduire au plus simple les images présentées précédemment et de ne souligner que la zone perturbée.
Plastique : émergence interactive entre le discours, l’œuvre et le public. Le concept est de produire une œuvre volumineuse représentant les causes, les conséquences ou une métaphore plastiques du site étudié. La production de l’installation s’effectue à l’aide de matériaux issus du site référent, ou à défaut de représentations du dit matériaux.
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Je vous fais part ici d’un rapide aperçu du concept, extrait de notre note d’intention.
Si je vous écris aujourd’hui, c’est que nous souhaitons vous rencontrer afin de vous présenter notre démarche. Ceci dans l’idée que vous puissiez nous orienter, nous renseigner et nous aider par un moyen ou un autre, à développer et à enrichir nos recherches sur le glacier Ampère, dont l’évolution frappante suscite tout notre intérêt pour le sélectionner parmi les sites à étudier.
Souhaitant vous faire parvenir notre note d’intention, nous vous remercions d’avance de nous fournir une adresse mail afin que nous puissions vous transmettre le document.
Espérant avoir suscité votre intérêt et développé votre perplexité, recevez Monsieur le Sénateur, nos salutations des plus distinguées.
Aurélien Mauplot ///////// Antoine Leredde
06.18.03.59.92 ///////// 06.09.53.67.08
mauplotaurelien@yahoo.fr ///////// antoine.leredde@hotmail.fr