Parmi tous les programmes qui me sont présentés cet après-midi, je fais un petit focus sur celui portant sur un petit scarabée répondant au joli nom de Merisodus. Il fait 6 mm de long.
Les présentations étant faites, j’apprends qu’il n’est pas autochtone. C’est un invasif et un redoutable prédateur. En fait, il est endémique des Malouines. Il est arrivé au Nord de l’île, à Port-Couvreux en même temps que les moutons des frères Bossière en 1913. La bergerie a disparu mais Merisodus est resté. Il était présent dans le fourrage et on retrouve d’ailleurs quelques plantes fourragères endémiques des Malouines sur le même site.
Ce qui intéresse les scientifiques, c’est sa colonisation progressive de l’île à partir d’un seul point d’introduction de quelques individus, et naturelle en l’absence d’autres coups de pouce de l’homme. Il a mis 80 ans à atteindre Port-aux-Français. Par des prélèvements génétiques dans diverses parties de la Grande Terre, les scientifiques parviennent à reconstituer l’arbre généalogique et les différentes familles de cet insecte qui, de place en place, a étendu son ère de répartition.
Sous nos latitudes, une telle étude est complètement impossible à réaliser car l’impact anthropique est tellement fort qu’il est impossible de distinguer la véritable capacité de dispersion naturelle d’une espèce.
Pour Merisodus, Kerguelen est vraiment un laboratoire à ciel ouvert.
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