clip image00249 Poups 840Dimanche début d’après-midi, je suis avec Laurent, le VCAT du laboratoire de Chizé, et Yves Frenot à MAE, la Mare aux éléphants, une plage de gros galets où est suivie une colonie d’otaries d’Amsterdam. 

 

 

 

clip image00339 Poups 840Elle se distingue notamment de celle de Kerguelen par sa couleur. Les petits, que tous ici appellent « Poups », sont couleur chocolat noir. Les parents affichent un pelage bicolore marron gris sur le dos, roux sur le poitrail. Cette coloration est surtout marquée chez les mâles qui sont également dotés d’une petite crête de poils sur le dessus du crâne. 

Le travail de Laurent est de poursuivre le suivi de la population d’otaries. Il procède au marquage des petits qui sont ainsi identifiés, mesurés et pesés régulièrement. Ce travail s’insère dans une étude des lignées, les parents étaient eux-aussi bagués. Cela implique déjà un suivi minimum sur cinq ans : l’âge approximatif de la reproduction pour les femelles et dans les faits sur plusieurs dizaines d’années pour s’effectuer sur plusieurs générations, ce qui est la grande force de la recherche française sur ces îles. 

Cela me donne l’occasion de souligner combien il serait important que le CNRS et l’INEE labellisent comme le fait l’INSU des observatoires en environnement, mais j’aurai l’occasion d’y revenir, je reviens aux otaries. 

Laurent m’indique qu’on observerait actuellement un accroissement de la taille des meilleurs reproducteurs et de leur progéniture, ce qui pourrait s’expliquer par un éloignement de plus en plus fréquent du front polaire où les otaries vont se nourrir, adaptation au changement climatique et manifestation de l’évolution toujours à l’œuvre. 

Ils posent également des balises pour comprendre les trajets en mer au-delà du simple et classique système de CMR : capture, marquage, recapture, qui lui a tout de même permis de constater que les petits de l’année pouvaient déjà nager assez loin tout autour de l’île. 

Après avoir été chassées pour leur fourrure au 19e siècle, les otaries se portent bien, il semblerait qu’elles aient atteint un optimum à Amsterdam et que la population soit maintenant devenue densité dépendante, ce que le suivi confirmera ou non dans les prochaines années. 

Les Poups sont encore allaités à cette période mais seulement toutes les trois semaines environ. Les mères retrouvent leurs petits au son de leur cri, ce qui donne une atmosphère sonore assez particulière à la base qui est toute proche. Mais l’identification certaine avant allaitement se fait à l’odeur. Les mâles ne participent pas à l’élevage des juvéniles.