Nous sommes arrivés ce matin à proximité de l’île de Tromelin. J’apercevais enfin ce minuscule bout de terre dans l’immensité de l’océan Indien. Je vais vous expliquer pourquoi la découverte de cette île me chargeait d’émotion.
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Samedi, 20 mars 2010
Nous sommes arrivés ce matin à proximité de l’île de Tromelin. J’apercevais enfin ce minuscule bout de terre dans l’immensité de l’océan Indien. Je vais vous expliquer pourquoi la découverte de cette île me chargeait d’émotion.
Vendredi, 19 mars 2010
La situation ne se débloquant pas à La Réunion, le Préfet a décidé le départ pour l’île de Tromelin, espérant pouvoir faire le plein en carburant lundi au retour. Un préavis de grève étant déposé au Port mardi, le créneau est serré.
Nous sommes donc partis ce matin à 9h00 vers le Nord et Tromelin sur laquelle nous aurions dû faire escale en toute fin de rotation. Des opérations d’entretien sont prévues sur la station météo où 4 personnes sont en activité.
Jeudi, 18 mars 2010
Ce matin à 11h00, conférence de presse à bord du Marion pour expliquer ma mission et présenter les travaux qui vont être conduits sur les bases grâce au plan de relance qui a permis de multiplier par 10 la dotation habituelle d’investissement.
Ça c’est pour les bonnes nouvelles. La mauvaise, c’est que, en raison d’un mouvement social à La Réunion, le Marion Dufresne n’a pas pu encore faire le plein de carburant pour alimenter les bases pour le chauffage et l’électricité. Nous ne pouvons pas partir sans un stock minimal, sinon les bases ne pourront pas passer l’hiver… Les personnels qui hivernent sur place risquent de ne pas être relevés à temps… Il y a aussi les contraintes logistiques sur place : pas de quai et de débarcadère et des livraisons entièrement soumises à la météo. Pendant ce temps, le compteur tourne : 35.000 € par jour pour le bateau à la charge des TAAF.
Notre départ risque donc d’être différé, la rotation écourtée ou modifiée. Le préfet va devoir prendre une décision dans les heures qui viennent.
L’essentiel n’est bien évidemment pas notre confort devant ce décalage mais l’intérêt des bases, des personnels sur place. J’espère que nous serons fixés bientôt et que la crise va se dénouer.
Mercredi, 17 mars 2010
Ce matin la journée a commencé tôt avec un rendez-vous avec le Préfet de région à 8h30 qui s’est enchainé avec une réunion au COMSUP des FAZSOI (forces armées de la zone du sud de l’océan Indien – pour les non initiés), un trajet d’environ ¾ d’heure en voiture vers Le Port où j’ai déjeuner dans un petit – mais très bon – restaurant. Juste le temps d’avoir un aperçu des belles constructions anciennes du vieux St-Denis et d’un peu du paysage réunionnais.
L’après midi a été consacré au Marion Dufresne, aux TAAF et à la pêche : visite d’un palangrier, visite des entrepôts techniques, visite de la préfecture des TAAF et réunion de travail avec le Préfet.
Mercredi, 17 mars 2010
Drôle de perspective que cette Terre à l’envers pôle Sud vers le haut. Chacun met son pays au centre de la mappemonde, nous, les Américains, les Chinois… Changer de perspective, c’est changer sa manière de voir, c’est voir cette France la tête en bas, cette France extrême.
Sur la photo, les points dorés représentent les îles sous administration des TAAF, subantarctiques et Éparses ainsi que la Terre Adélie. Il manque une pépite pour St-Paul et Amsterdam.
Mercredi, 17 mars 2010
Minute de silence et d’émotion devant tous les explorateurs, scientifiques, techniciens, militaires qui ont laissé leur vie dans les TAAF pour la France, pour la science, pour nous.
Mettre mes pas dans les leurs rend humble et exigeant vis-à-vis de soi.
Mercredi, 17 mars 2010
Mon expérience antarctique m’a enseigné que la logistique était vraiment le cordon ombilical, le nerf de la guerre de la recherche en milieu polaire. Sans logistique, rien n’est possible. C’est pour cela que je voulais vraiment me rendre aux entrepôts des TAAF au Port de La Réunion.
J’ai effectué cette visite cet après-midi avec le directeur du transitaire, la société SDV, son responsable technique et une partie de l’équipe des TAAF.
Mercredi, 17 mars 2010
Ce matin, le rendez-vous avec le préfet Lalande a été l’occasion d’évoquer le rôle du préfet de région, préfet de zone de défense et responsable de l’action de l’État en mer dans le subantarctique.
Cet entretien a été pour moi extrêmement utile car il m’a permis de comprendre la dimension régionale de l’action de la France dans la zone Sud de l’océan Indien et l’importance de la coopération. Les TAAF y sont d’ailleurs de plus en plus impliquées en raison de l’administration des îles éparses dans le canal du Mozambique. Il y a maintenant une vraie synergie avec l’implantation de la préfecture à La Réunion.
Mercredi, 17 mars 2010
La légine (photo) est un poisson de fond qui peut atteindre une très grande taille – jusqu’à 2 m -.
C’est la principale pêcherie dans les TAAF et constitue pour le territoire la principale ressource. Mon passage à La Réunion était l’occasion de visiter un des palangriers.
Je dois dire que les conditions de travail à bord m’ont fortement impressionné quand on sait que les marins partent 80 à 90 jours et que sur la zone, le temps calme, c’est une mer de 3 mètres de creux. Il n’y a guère de postes reposant à bord mais le plus dur, est sûrement celui de la remontée de la palangre quasiment au niveau de la mer. Les quarts n’y durent d’ailleurs « que » 2 h.
Mercredi, 17 mars 2010
Le rôle de l’armée dans les TAAF était au cœur de mon second rendez-vous de la matinée avec le numéro 2 des FAZSOI, le colonel Pélaprat.
Les missions sont connues : assurer la souveraineté de la France dans la zone TAAF, protéger la biodiversité de la destruction et du pillage, préserver nos intérêts économiques en matière de pêche.
La grosse difficulté vient de la réduction des moyens militaires en hommes et en matériels : fin de vie des Transall, des frégates et patrouilleurs et du BATRAL (bâtiment amphibie de ravitaillement), difficultés budgétaires pour les remplacer et réduction des effectifs.