Nous sommes allés à Bayeux où nous avons rencontré des responsables de la PAIO (Permanence d’Accueil, d’Information et d’Orientation qui conseille et oriente les jeunes, de 16 à 25 ans, dans leur parcours professionnel), du Pôle Santé et du Pôle Emploi.
On nous a beaucoup dit que les jeunes soit ne souhaitaient pas soit ne pouvaient pas beaucoup s’éloigner de leur domicile et que cela les empêchait souvent de trouver un contrat d’apprentissage, un contrat en alternance ou un travail. Finalement, on retrouve le même problème en banlieue.
Au Pôle Emploi, les jeunes avec qui nous avons échangé nous ont confirmé que la mobilité était un frein très important pour eux. En effet, beaucoup de jeunes n’ont pas les moyens soit de passer le permis de conduire, soit quand ils l’ont, d’acheter une voiture et de payer l’assurance.
Rencontrez-vous, vous aussi, cet obstacle ? Comment pourrait-on y remédier selon vous ?
Commentaires
Notre structure intervient auprès des jeunes sur un territoire de 194 communes… Bien sûr le problème de mobilité est important, mais…
Il convient d’abord, pour le service public, de réduire l’inégalité d’accès… Si dans certaines villes les structures d’aides aux jeunes se “marchent sur les pieds”, là personne ne vient… donc nous avons 4 antennes et 4 permanences pour apporter une réponse de proximité…
Ensuite, le problème de mobilité peut cacher d’autres freins… Il faut, à la fois, une approche globale du jeune et une réponse provisoire au problème de mobilité… Ainsi, le jeune ne peut se réfugier sur l’absence de moyen de mobilité pour tout refuser et on devrait pouvoir travailler sur les autres freins (mais ce n’est pas de l’emploi dans l’immédiat et il est difficile de trouver des moyens pour sortir les jeunes de l’exclusion par isolement…Si l’accompagnement individuel est nécessaire, il faut retrouver les bénéfices des actions collectives…). Ce que nous proposons avec la location de scooters… mais sans soutien cela devient impossible… En plus , la plupart des aides à la mobilité ne concernent que le train ou le bus…Ensuite nous sommes agrréés par la Caisse des Dépots pour le microcrédit personnel, ce qui peut être le moyen pour un jeune de passer de la location du scooter à l’obtention du permis. Les jeunes peuvent aussi avoir des aides financières à la mobilité, mais elles n’arrivent pas avant 4 mois… donc elles ont un effet pédagogique inverse à celui recherché… Il faudrait “regrouper” toutes ces aides multiples et disparates en un fonds adapté au territoire pour une mobilisation immédiate en fonction des besoins du jeune… On gagnerait en efficacité et en efficience…
Bonjour,
C’est une bonne chose d’aller à la rencontre des jeunes en difficultés, quelques solutions existent :
- Réformer vraiment le permis de conduire ! Faire une “Driver Licence” à l’américaine : 50 dollars, examen en 1 journée (code le matin, conduite l’après-midi).
- Proposer des bourses ou des crédits aux jeunes pour qu’ils puissent partir et devenir autonomes au lieu d’accorder des déductions d’impôts à leurs parents, ce qui les obligent à rester à la maison.
- Ouvrir le droit à la formation, le droit de reprendre des études, de passer des concours pour tous, à tout âge (assez du 16-25 ans !).
Après je pourrais vous parler de la discrimination que subissent les jeunes qui cherchent du travail (on à toujours une bonne raison pour ne pas les embaucher), de la difficulté de l’accès au logement (impossible sans l’aide des parents, encore !), mais ce sera l’objet d’un autre message.
Il est bien de lancer des idées, de faire un rapport, j’espère seulement que cela va se traduire en mesures concrètes, sinon nous allons au devant de graves problèmes.