S’est déroulée à bord une curieuse et sympathique cérémonie. Comme toutes celles qui ont lieu sur le Marion, le Pacha en grand uniforme y a présidée. Il s’agissait, regroupés autour de la grande paillasse du PC scientifique d’apposer les cachets et signatures nécessaires au postage du courrier.
En effet, comme sur tout navire, il est possible de poster du courrier. Il reçoit alors trois marques obligatoires avant d’être déposé à l’agence postale : la signature du Commandant, le cachet de la compagnie et la mention « Posté à bord ». Cachets auxquels peut s’ajouter la mention « Paquebot » si l’enveloppe est munie d’un timbre métropolitain et non des TAAF, ce qui est possible puisque le navire est sous pavillon français.
Depuis leur création, en 1955, les TAAF peuvent émettre des timbres spécifiques. Cette possibilité est progressivement devenue une tradition et une source non négligeable de revenus, de l’ordre de 5 % du budget. Les TAAF se font fort de produire des timbres de qualité aussi bien esthétiquement que techniquement en recourant le plus souvent à la gravure en taille douce.
A cette pratique s’est ajoutée la recherche et la collection des cachets et signatures, des commandants bien entendu, mais progressivement de toute personne officielle ou non se trouvant à bord ou sur les districts, chacun rivalisant d’originalité ou d’humour : médecins, OPEA, directeur de la réserve, pilote d’hélicoptère, guides, passagers anonymes ou illustres…
Une large partie du courrier n’est évidemment pas postée par l’équipage ou les passagers mais envoyée tout exprès par une multitude de philatélistes et de marcophiles à la seule fin d’obtenir les précieuses marques sur des enveloppes parfois décorées et composées avec soin et sur lesquelles sont souvent mentionnées au crayon à papier des desiderata particuliers.
Avant chaque escale, pendant une heure et demi à deux heures, tous les passagers volontaires et tous ceux qui disposent de cachets, se retrouvent donc autour du Commandant pour procéder à la pose des tampons et signatures obligatoires, puis facultatifs dans une joyeuse ambiance. Les enveloppes passent de main en main et se couvrent progressivement des marques si recherchées jusqu’à ce que plus aucune place ne soit disponible, sauf celle nécessaire à l’oblitération postale, timbre à date et flamme !
Commentaires
Bonjour Monsieur le Sénateur,
Pour ma part j’ai quelques tendance marcophile depuis ma rotation sur le MD (il y a 1 an bientôt), j’ai de bon souvenir de l’humour du Commandant Courtès durant ces moments et j’espère que vous n’avez pas hésitez une seule seconde lorsqu’on vous proposer de participer à -justement- ce fantastique moment qu’est le “tamponnage”.
Une expérience extraordinaire, que je ne referais probablement jamais mais que je ne pourria également jamais oublier.
Je vous souhaite une belle rotation, en espérant que vous y verrais toute la richesse, la fragilité mais aussi le potentiel d’une partie de notre “France-sur-Mer” à laquelle la métropole ne pense pas assez.
Bon voyage, bien cordialement.
Benoît S.
M. Christian Gaudin, sénateur Réponse:
Jeudi 1 avril 2010 le 11:25
J’ai retrouvé sur le bateau,ce que j’avais découvert à Dumont d’Urville en Antarctique, l’appétit des collectionneurs pour les figurines sous forme de tampon apposées sur le courrier transitant par les bases.Salut.
Christian Gaudin
bonjour christian,
Quel bonheur de suivre sur ton blog ton équipée qui me fait revivre la rotation précédente ! Merci de transmettre à ceux qui t’accompagnent et que je connais mon amical souvenir ;je déjeune mardi à l’AN avec Jacques Verron d’un labo du CNRS situé à grenoble et spécialiste des océans et de leurs courants qui était également sur le Marduf avec moi en nov dec.Bon séjour sur la base Alfred Faure! Bon vent et bonne mer ! amitiés Jérôme Bignon
M. Christian Gaudin, sénateur Réponse:
Mercredi 31 mars 2010 le 9:08
Cher Jérôme,
Avant de quitter Crozet ce soir, j’ai signé le Livre d’or de la base Alfred Faure où j’ai
retrouvé le signe de ton passage. L’île de la Possession : quel bonheur d’accéder à la
découverte des différentes vallées, des populations d’oiseaux, à la richesse des espèces
floristiques. Le plus marquant, et je l’ai toujours constaté dans les bases antarctiques, c’est
la rencontre des hommes qui ont choisi d’affronter la solitude de ces lieux pour comprendre et
sauvergarder ce patrimoine.
Nous sommes maintenant en mer et, dans quelques jours, c’est Kerguelen.
Amitiés à toi,
Christian Gaudin.
Bonjour Monsieur Gaudin,
merci pour les nouvelles que vous nous envoyez depuis les îles Australes! Le bonjour à tous ceux qui vous accompagnent, M.me Ferrere, M. Frénot, Cédric Marteau et le Commandant Courtès.
Bon voyage.
Bien cordialement,
Lucia Simion