conservatoire botaniqueMon retour à La Réunion a également été l’occasion d’approfondir mes connaissances et ma réflexion en matière de conservation de la biodiversité grâce à une visite du Conservatoire botanique national de Mascarin où le directeur, M. Daniel Lucas, m’a présenté les missions pédagogiques et scientifiques.

Le lieu est absolument magique, un ancien domaine de la famille Chateauvieux sur les hauteurs de St-Leu donné puis restauré pour servir de parc d’exposition pédagogique au conservatoire.

Ipomoea 150x150 Conserver la biodiversité Le conservatoire lui-même est fondé sur une structure associative qui a été labellisée conservatoire botanique national en 1993, le premier outre-mer. Sa mission est essentiellement scientifique : inventorier, conserver et mettre à disposition une expertise pour préserver et gérer la biodiversité végétale des Mascareignes et des Éparses. La Réunion a pu préserver une importante partie de son patrimoine végétal grâce à un relief très difficile à la différence de Maurice ou de Rodrigues. Il est néanmoins menacé par la pression de l’activité humaine et les espèces invasives.

 L’un des objectifs du jardin qui a valu au conservatoire d’être labellisé CPIE (Centre permanent d’initiative pour l’environnement) en 2003, là aussi le premier outre-mer, est justement de présenter la végétation native de l’île pour faire prendre conscience de sa richesse et de sa spécificité comme cette ipomée (ipomoea pes-caprae) typique du littoral sauvage. Il s’agit aussi d’expliquer comment l’action de l’homme a progressivement transformé le milieu naturel au profit de certaines espèces et créé un nouvel environnement naturel agro-pastoral.

Petite comèteLa serre des orchidées est aussi une bonne illustration : les responsables du conservatoire me font part de leur souci d’orienter l’intérêt du public vers les espèces horticoles, que l’on peut trouver en magasin, plutôt que les endémiques (superbe Petite Comète en photo) de peur qu’elles soient pillées dans leur milieu naturel, la passion de certains collectionneurs n’ayant malheureusement pas de limite.