Lors de sa réunion du 17 février, la mission a entendu les représentants du Cercle entreprises et santé, qui a été créé, en 2007, à l’initiative de l’Association interprofessionnelle de France pour la prévention des risques et la promotion de la sécurité et de la santé au travail (AINF). Les employeurs, publics et privés, qui composent ce Cercle sont convaincus que le travail peut contribuer à la bonne santé des salariés, à condition que les dirigeants s’engagent, au plus haut niveau, en faveur du bien-être de leurs collaborateurs et que les managers de proximité veillent à la qualité des relations humaines sur le lieu de travail.
Le témoignage du Cercle entreprises et santé
Mercredi, 24 février 2010
Pour Danièle Linhart, la souffrance au travail a perdu sa signification politique et syndicale
Mercredi, 24 février 2010
Lors de la même réunion, la mission a entendu Danièle Linhart, sociologue du travail, qui a replacé le sujet dans une perspective historique : la souffrance au travail n’est pas nouvelle, estime-t-elle, mais les salariés appartenaient autrefois à un collectif de travail qui leur apportait solidarité et entraide ; en outre, leur souffrance avait, à leurs yeux, un sens politique : elle était l’expression de rapports de domination et d’exploitation à l’œuvre dans la société. Aujourd’hui, les salariés se sentent seuls face à leurs difficultés, ils ont le sentiment d’être victimes d’injustices qui les affectent individuellement ou de ne pas être à la hauteur de leur tâche. Ceci explique que les situations de mal être au travail soient vécues plus douloureusement.
Une agence publique chargée d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail
Mercredi, 24 février 2010
Le 17 février, la mission a entendu Jean-Baptiste Obéniche, directeur général de l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Cet établissement public, créé en 1973, s’appuie sur un réseau présent dans toute la France. Ses agents interviennent dans les entreprises pour les aider à résoudre, notamment, les problèmes résultant d’une mauvaise organisation du travail. Vous pouvez consulter le compte rendu de cette audition et nous faire part de vos réactions, par exemple si votre entreprise a bénéficié d’une intervention de l’Anact.
Premier bilan des initiatives prises par les entreprises pour lutter contre le stress professionnel
Lundi, 22 février 2010
En octobre 2009, le ministre du travail, Xavier Darcos, a demandé aux entreprises de plus de 1 000 salariés d’engager, avant le 1er février 2010, des négociations, un diagnostic ou un plan d’action sur le stress au travail.
Le ministère vient de rendre public un premier bilan : sur les 1 500 entreprises concernées, 900 ont répondu à sa demande d’informations. Parmi celles qui ont répondu, un tiers sont classées en vert parce qu’elles déclarent avoir déjà signé un accord de fond ou de méthode ou avoir lancé un plan d’action concerté ; plus d’une sur deux sont classées en orange parce qu’elles déclarent avoir seulement engagé des négociations ; les 12% d’entreprises n’ayant pris aucune initiative sont classées en rouge, de même que celles qui n’ont fourni aucune réponse.
Le classement des entreprises a été consultable sur le site www.travailler-mieux.gouv.fr. En le rendant public, le Gouvernement voulait inciter les grandes entreprises à avancer sur la question du stress au travail en misant sur la pression que peuvent exercer sur elles les médias et l’opinion publique.
Cette méthode a suscité les critiques du Medef, qui a dénoncé des erreurs dans l’établissement des listes orange et rouges et considéré que cette technique de « name and shame » devrait être réservée à des cas extrêmes.
Seule la liste nominative des entreprises classées en vert est désormais consultable ; les deux autres sont présentées sur le site comme étant en cours d’actualisation.
Comment améliorer la santé psychologique des salariés ?
Mercredi, 17 février 2010
Début novembre 2009, le Premier ministre a demandé à Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric, à Christian Larose, président de la section du travail du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et à Muriel Pénicaud, directrice générale des ressources humaines de Danone, de lui faire des propositions pour améliorer la santé psychologique des salariés.
Ces trois personnalités ont remis leur rapport, intitulé « Bien-être et efficacité au travail », le 17 février. Elles formulent de multiples propositions : impliquer la direction générale de l’entreprise dans la politique de santé au travail, miser sur les managers de proximité, développer les espaces de discussions sur les pratiques professionnelles, accroître l’autonomie des salariés, renforcer les collectifs de travail…Ces idées, et bien d’autres, sont détaillées dans le rapport consultable en ligne sur le portail du Gouvernement.
Le stress dans les transports
Lundi, 8 février 2010
Le 8 février, le journal Le Parisien a présenté les conclusions d’une étude du cabinet Technologia sur la « galère » des salariés dans les transports publics en Ile-de-France. Les voyageurs subissent souvent un stress important avant même de commencer leur journée de travail et sont parfois sanctionnés pour des retards indépendants de leur volonté. La saturation de lignes de métro ou de RER, la vétusté de certains équipements sont mis en cause, mais c’est également la question plus générale de l’aménagement du territoire et des distances domicile-travail qui est posée.
Un lieu de concertation précieux : le Conseil d’orientation sur les conditions de travail (Coct)
Mercredi, 3 février 2010
Créé en 2009, ce conseil a pour missions d’aider les pouvoirs publics à définir la politique nationale de protection et de promotion de la santé et de la sécurité au travail. Il rassemble tous les acteurs concernés : administrations, organismes d’expertise et de prévention, partenaires sociaux, associations de victimes et personnalités qualifiées. La mission a auditionné son secrétaire général, Daniel Lejeune, qui a dressé un tableau très complet des données statistiques relatives au mal-être au travail puis a souligné la contribution du Coct à l’élaboration du plan « santé au travail » 2010-2014 dont le ministre du travail, Xavier Darcos, a récemment présenté les grandes orientations
Les réflexions du professeur Christophe Dejours sur l’impact du travail sur la santé mentale
Mercredi, 3 février 2010
Christophe Dejours est titulaire de la chaire psychanalyse-santé-travail au Conservatoire national des arts et métiers. Il étudie la relation entre travail et santé mentale, qui dépend beaucoup, selon lui, de l’organisation du travail, c’est-à-dire de la division technique des tâches et des rapports hiérarchiques dans l’entreprise. Il estime que les problèmes de santé mentale induits par le travail se sont aggravés ces dernières années en raison du développement de l’évaluation individualisée des salariés, de la recherche de la « qualité totale » et de la sous-traitance en cascade. N’hésitez pas à consulter le compte-rendu de son audition et à nous indiquer si votre expérience professionnelle corrobore les analyses du professeur Dejours.