Lors de la même réunion, la mission a entendu Danièle Linhart, sociologue du travail, qui a replacé le sujet dans une perspective historique : la souffrance au travail n’est pas nouvelle, estime-t-elle, mais les salariés appartenaient autrefois à un collectif de travail qui leur apportait solidarité et entraide ; en outre, leur souffrance avait, à leurs yeux, un sens politique : elle était l’expression de rapports de domination et d’exploitation à l’œuvre dans la société. Aujourd’hui, les salariés se sentent seuls face à leurs difficultés, ils ont le sentiment d’être victimes d’injustices qui les affectent individuellement ou de ne pas être à la hauteur de leur tâche. Ceci explique que les situations de mal être au travail soient vécues plus douloureusement.
Pour Danièle Linhart, la souffrance au travail a perdu sa signification politique et syndicale
Mercredi, 24 février 2010
Commentaires
Cette analyse est vraiment la situation actuelle dans le service public (le conaissant bien).
Mème le monde syndicaliste a perdu dans sa crédibilité, et c’est l’individualisme qui l’emporte malheuresement. Cette situation accèlère une situation de harcèlement, rendant l’homme plus vunérable.
Madame, je suis actuellement en situation de grande souffrance au travail ; le processus a commencé début 2000 suite à l’accident de mon n+1. Depuis, malgré mes efforts, cela s’est aggravé en 2003, en 2007 (dépression, longue maladie, ostracisme à mon retour) et avec le changement de municipalité en 2008 : la nouvelle DRH ne savait pas dans quelle case de son organigramme me placer. L’attitude des représentants syndicalistes du personnel a été marquée par le manque de réactivité puis depuis août 2009 par une prise en compte à condition que je fasse contre mauvaise fortune bon coeur “sinon tu risques d’être licenciée” (je suis titulaire de la fonction publique territoriale). Le fait d’adhérer à un syndicat est protecteur puisque ce sont les interlocuteurs privilégiés de la DGS, dans un contexte de structure pyramidale rigide. Cependant, la personne en souffrance se heurte aussi à ce type d’organisation hiérarchique au sein des syndicats : il lui faut obtenir le soutien du syndicat local (qui n’est pas forcément armé pour entendre une personne en réelle souffrance) sinon elle ne peut pas s’exprimer par exemple en union départementale ou régionale.
Je suis devenue dépressive et sous anti dépresseur depuis le 18 juin 2009 car je n’ai pas dormi du 11 mai au 18 juin 2009. Ce qui m’a permis de comprendre pourquoi le travail pouvait mener au suicide.
J’ai alerté un maximum : l’ANACT locale, l’AVHT, les syndicats, la cellule souffrance au travail du CHU nord d’Amiens qui a un rôle d’expertise excluant la prise en charge, le corps médical ; A ma connaissance, il n’y a pas de prise en charge de la souffrance au travail dans la Somme, mon médecin traitant me renvoie vers un soutien psychiatrique dans le secteur privé, qui aide à supporter mais cela ne résoudra pas le fait que je suis une titulaire de 54 ans qui n’a pas sa place dans l’organigramme. L’Asmis m’a beaucoup soutenue mais le médecin du travail a un pouvoir restreint quand l’employeur est une collectivité locale : elle a alerté à 3 reprises mon employeur. Je viens d’être mutée autoritairement sur un poste qui ne correspond pas à mon grade (ma carrière est bloquée), dans un domaine où je n’ai aucune compétence et qui est un enjeu politique important, à charge pour mon nouveau et jeune chef de service qui vient d’arriver dans la collectivité (je suis la 2ème personne non adaptée au poste qu’on lui impose) de me former. L’asmis m’a alertée sur le risque d’être mise en échec professionnel et la première titulaire licenciée pour insuffisance professionnelle. Sans aucune indemnité puisque ne relevant pas du droit commun.
Pour éviter cela, je suis donc obligée d’entamer une procédure juridique coûteuse alors que je suis épuisée par des mois d’acharnement. De plus, il faut que je trouve un avocat qui connaisse bien le statut de la fonction publique territoriale. C’est plus facile pour un agent contractuel qui relève du droit commun, même si c’est aussi très douloureux pour eux : licencié brutalement après une mise au placard de plusieurs mois, ils sont parfois broyés surtout s’ils se sont investis dans leur travail. Des collègues ont été déchargés de leur fonctions par courriel, sans autre forme de procès. Pour ce qui me concerne, c’est très douloureux et je suis fragilisée par ma situation familiale (chef de famille isolée).
Voilà, c’est ce qui se passe en ce moment, en France. Les fonctionnaires territoriaux sont mal protégés des abus d’autorité de leur administration, y compris lorsque leur employeur (l’élu : maire, président, etc) refuse d’assumer son devoir de protection.
Bonjour Mesdames & Messieurs les Sénateurs,
Diplômée d’école de commerce titulaire d’un master 2, je suis recrutée pour un stage de fin d’études, devant se dérouler de janvier 2009 à fin juillet 2009, en qualité d’auditeur junior, au sein d’un service de contrôle interne, composée de 3 personnes;
• Mr X, responsable du contrôle interne, mon chef direct qui m’a recrutée
• Mr Y, contrôleur interne senior,
• moi même, stagiaire et ensuite contrôleur interne junior.
Chargée de la création et de la mise en place de procédures, de normes de contrôle interne, à l’intérieur de toutes les entités de Sita France, filiale du groupe Suez Environnement, entreprise du CAC 40 opérant dans le secteur de la collecte, du traitement et du recyclage des déchets sur l’ensemble du territoire français.
Je subis un harcèlement, dont l’origine pourrait s’apparenter à une forme de harcèlement sexuel, -ayant eu à repousser les avances de Mr X – devenu depuis, harcèlement moral.
Dès ma prise de fonction, j’ai souffert de remontrances à caractère sexiste, machiste, d’attaques répétées, sur le fait que je sois une fille, jeune, venant de la banlieue.
Ce comportement est devenu habituel, continu, répété. Plus le stage avançait, plus Mr X se manifestait de façon parfois curieuse, comme par exemple au moment de véritable crises de jalousie, lorsque je m’adressais à d’autres personnes de sexe masculin, qu’il s’agisse de collègues de bureaux parisiens, ou de directeurs de régions en province.
Mr Y pour sa part, me qualifia de- pas douée-, adoptant un ton directif pour m’attribuer le titre de -sa secrétaire! – ajoutant qu’il ne m’aiderait pas dans mon travail, que je devais me taire et obéir, car lui seul détenait la science comte tenu de son âge et de son expérience.
Exemples de remontrances qui m’étaient adressées:
- Ferme ta gueule!
-Tu sais Alexandra:” il ne suffit pas de coucher pour réussir, des salopes il y en a partout mais pas ici!”
-On ne vient pas du même monde, t’es qu’une racaille de banlieue
-Regarde moi dans les yeux quand je te parle!…
Un soir de juin 2009, au cours d’un déplacement en province, jour de l’anniversaire de Mr X, nous allâmes prendre un verre et dîner dans un restaurant, en compagnie de Mr X, de son ex-petite amie, et de Mr Y. Au cours du repas, Mr X formule, en s’adressant à son ex-petite amie, des propos allusifs: “regarde cette petite, elle est vraiment exceptionnelle, unique en son genre, il n’y en a pas deux comme elle…”, je fis mine de ne rien entendre.
A la fin du repas, Mr Y partit retrouver une sœur qui habitait la ville où nous étions. Mr X s’adresse alors à moi de manière véhémente :” Tu n’as pas su saisir ta chance Alexandra, tu n’as pas été très douée pour te vendre lorsque je t’ai proposé le poste de Y! Il fallait que tu me montres que tu avais faim, que tu étais prête à écraser n’importe qui! Vraiment tu n’as pas su saisir ta chance; tant pis pour toi!, tu avais ton destin entre tes mains!!” Quelques jours avant cette soirée, Mr X m’avait fait part de ses intentions quant au devenir de Mr Y.
Au sortir du restaurant, Mr X prend un dernier verre au bar du restaurant, et engage une conversation avec d’autres personnes présentes également au bar. Puis Mr X propose à ces mêmes personnes de venir boire un verre dans sa chambre à l’occasion de son anniversaire. Ma chambre se trouvant dans l’hôtel juste en face de celle de Mr X, Mr X demande de les accompagner un moment.
Fatiguée, épuisée par la journée, je m’assieds sur le bord du lit. Mr X à son tour vient s’asseoir à mes côtés, et s’adressant aux personnes rencontrées auparavant au bar leur dit: “Vous voyez cette petite, je l’aime bien, mais je ne sais pas comment m’y prendre avec elle, il m’est difficile de gérer la situation vous comprenez; c’est ma stagiaire!”, tout en effectuant des gestes tendancieux, déplacés, apposant sa main sur ma jambe.
Décontenancée, mal à l’aise, je décide de quitter la chambre aussitôt. Mr X insiste pour me raccompagner, me prenant la main, essayant d’entrer dans ma chambre. Il m’a fallu toute mon énergie pour l’en dissuader. Le lendemain matin, mon téléphone portable débordait de messages et autres SMS provenant de Mr X, me demandant où j’étais, ce que je faisais, pourquoi je ne voulais pas le rejoindre dans sa chambre. Cette même matinée, nous étions attendus dans une filiale de l’entreprise, pour une réunion de travail. Je me suis rendu seule à la réunion, Mr X ne s’étant pas réveillé, il est arrivé à 14 heures. Le reste de la journée, Mr X s’est comporté comme si rien ne s’était passé, à l’exception de notre retour en taxi vers l’aéroport, où Mr X m’a demandé “s’il n’avait pas été trop lourd” la veille, et affirmé qu’il ne se souvenait de rien.
A partir de ce jour, la suite du stage s’est très mal passée. Mr X est devenu de plus en plus odieux, irrespectueux, disqualifiant sans cesse mon travail, me confiant des tâches sans aucun rapport avec mes qualifications.
A la faveur d’un entretien, arrivée à la fin du stage, Mr X m’informe qu’ayant conscience que les dernières semaines du stage s’étaient mal déroulées (?), il ne m’en tiendrait pas rigueur lorsqu’il s’agira de me proposer un nouveau CDD, voire un CDI. Mr X continue l’entretien en m’affirmant qu’ il savait très bien que parfois il avait des comportements “à la limite”, mais qu’il n’en connaissait pas les raisons , et termine en me demandant de changer d’attitude,(?)” d’arrêter de faire la gueule”,d’être avenante, de plaisanter, etc…Bref, comme lorsque j’étais arrivée dans l’entreprise.
Je réponds alors, -(séduite par la perspective d’un premier emploi, heureuse d’avoir décroché dans la conjoncture difficile du moment, ce stage répondant parfaitement à mes aspirations professionnelles) par une ferme mise au point concernant les évènements passés, et en appuyant sur le fait que le comportement de Mr X doit redevenir ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être; c’est à dire celui de rapports professionnels normaux entre un subordonné et sa collaboratrice.
Nous sommes fin juillet 2009: fin du premier acte!
S’ensuit une période de vacances et d’attente, au cours de laquelle Mr X me contacte pour m’informer qu’il n’était pas certain qu’un poste de contrôleur soit créé à Paris, mais qu’il allait s’en ouvrir un dans la filiale de Bordeaux . Cette opportunité me laissant entrevoir la fin, de mes soucis, et des situations compliquées dans mes rapports professionnels avec Mrs X et Y, j’accepte de partir pour Bordeaux.
Le lendemain, Mr X me rappelle en me disant que finalement le poste est créé à Paris, et que si je souhaite absolument travailler dans l’entreprise, je n’ai pas d’autre choix! Il faut savoir, qu’en charge du contrôle pour la région sud-ouest, je m’étais déplacée plusieurs fois à Bordeaux, et avais noué d’excellents contacts avec les collègues de cette filiale. La perspective d’y travailler et d’y vivre ne m’effrayait aucunement.
C’est ici que débute l’acte II, dans lequel va prendre corps et s’amplifier ma sensation de mal-être au travail.
De retour dans l’entreprise le 13/10/2009, pour un CDD d’un an en tant que contrôleur interne junior, j’ai un premier entretien avec Mr X, m’explicitant, ma mission, la manière dont nous allions nous organiser, travailler, etc…
Mr X me signifie très clairement sa connaissance, des relations tendues, et de la communication difficile, apparues entre Mr Y et moi-même, et que par conséquent, Mr X envisage de séparer les tâches de chacun, afin d’éviter tout conflit: “il est plus sain d’opérer dans des domaines différents” affirme Mr X.
Les jours qui vont suivre mon retour, vont voir revenir les paroles irrespectueuses, les comportements inqualifiables, les propos injurieux. Mr Y ne souhaitant pas effectuer de tâches qu’il considère comme “de petite main”, ou ne sachant pas réaliser certains travaux faisant appel à l’informatique, me les attribue systématiquement. De plus je découvre au fil du temps, que mon travail est infiniment lié à celui de Mr Y, ce qui bien sûr engendre des tensions compte tenu des délais à respecter. Je suis automatiquement jugée responsable des retards.
Il se met doucement en place une coalition contre moi, de Mrs X et Y, du moins, je le ressens comme tel, à en juger par la façon dont me sont données les instructions qui sont nécessaires à l’exécution de mon travail.
• Un peu avant Noël 2009, je tombe malade, (grippe A oblige!) et suis en arrêt maladie pour une durée de 8 jours¨. Pendant mon absence, j’apprends que Mr X est allé se plaindre de mon comportement, en rapportant auprès de Mr Z, Directeur financier, des propos qui me discréditaient radicalement, me faisant passer pour une aguicheuse(?).
De retour au travail, le 21/12/2009, je décide de me confier à une déléguée syndicale, en lui retraçant de la plus fidèle façon la chronologie et la teneur des évènements, survenus durant l’année écoulée. Notre entrevue dure plus d’une heure, au terme de laquelle, la déléguée syndicale me suggère de contacter Mme W, Responsable des Ressources Humaines, afin de lui rapporter les mêmes propos.
De son côté, elle me promet d’en parler le plus vite possible à Mme W, pour accélérer le rendez-vous.
Le 22/12/2009 à 14 heures, je suis convoquée par Mr Z, à qui je fais part des comportements passés de Mrs X et Y. Interloquée, j’entends Mr Z, se lancer dans une leçon de morale, me reprochant de faire une crise d’adolescence, me dire que les avances de Mr X il fallait les interpréter comme étant de l’humour, ajoutant que les messages téléphoniques et SMS hors du travail étaient comme des signes d’amitiés(?),complétant, que dans un moment d’ébriété passagère, il fallait considérer tout ceci comme relevant d’un épiphénomène!!Pui s Mr Z me recommande “d’arrêter de fricoter et de copiner” avec les collègues d’autres services, et ajoute que sur un plan personnel, il a également des reproches à formuler à mon encontre quant à mes tenues vestimentaires qu’il considère à la limite de la provocation (?)
Au terme cet entretien, Mr Z me formule trois propositions, à choisir pour l’une d’entre elles;
• renouer le dialogue, et remettre tout à plat dans l’équipe
• une mobilité interne
• une rupture conventionnelle de mon contrat
Au sortir de l’entretien, j’informe la déléguée syndicale rencontrée auparavant, qui me répond qu’à ce stade de “l’affaire” elle ne peut me venir en aide.
Le 23/12/2009 à 10 heures, convoquée par Mme W, je réitère l’intégralité des propos énoncés précédemment, dénonce les mêmes actes et agissements concernant Mrs X et Y. Ce à quoi Mme W répond qu’en effet je me répète, que les propos que j’ai rapportés auprès de Mr Z ainsi qu’à la déléguée syndicale sont très graves, que dans la vie il faut peser ses mots et, que de toutes les façons je n’ai aucune preuve de ce que j’avance, donc pour elle, il n’y a rien d’avéré!! Mme W précise que par ma faute, beaucoup trop de monde est au courant, que j’ai terni et remis en question l’image du contrôle interne de l’entreprise.
Pour information, sont informées : Mr Z, la déléguée syndicale, Mme W, le Directeur régional de l’agence de Bordeaux en qui j’avais toute confiance pour m’aider à solutionner le problème.
Ce même jour 23/12/2009 à 14 heures, Mr Z me convoque afin de me reprocher vertement d’avoir trop parlé, m’assener que pour lui, je suis allée beaucoup trop loin ,et que donc ,il ne reste qu’une solution parmi celles proposées lors de l’entretien du 22/12/2009: la rupture conventionnelle de contrat, avec réponse de ma part pour le lendemain.
Je lui fais remarquer qu’en ce qui me concerne, j’entrevois non pas une, mais deux solutions;
• demeurer dans l’entreprise à mon poste avec un retour à des relations normalisées
• une rupture conventionnelle assortie d’indemnités à négocier, car je n’ai commis aucune faute professionnelle,
et, que je lui donnerai ma réponse, après les quelques jours de vacances qui me sont accordées pour les fêtes de fin d’années, me laissant ainsi le temps de la réflexion.
Le 4/01/2010 à 16 heures, convoquée par Mr Z, pour lui remettre ma réponse, je lui fais part de mon intention de demeurer dans l’entreprise. Mr Z ironise à nouveau en affirmant qu’il ne croit pas à cette histoire, que je n’ai pas de preuves …
Le 5/01/2010 à 10 heures, appelée dans son bureau par Mme W, elle m’annonce être au courant de ma décision de demeurer dans l’entreprise, mais qu’il faut que la communication et le dialogue reviennent dans l’équipe de contrôle interne, elle va donc appeler Mr Z afin d’étudier la possibilité de me proposer une mission annexe de manière à m’extraire de l’équipe.
Je redis à Mme Z, que j’aime mon travail de contrôleur interne, et que j’accepterai une mission annexe à la seule condition qu’elle m’apporte une valeur ajoutée sur le plan professionnel.
Le 5/01/2010 à 14h30, craignant que rien ne bouge, ayant la sensation de n’être pas entendue, je demande par l’intermédiaire de sa secrétaire un rendez vous auprès du Directeur Général Mr A
Dès mon entrée dans le bureau, Mr A m’informe qu’il est parfaitement au courant “de mon histoire”, il ne me donne aucune possibilité pour lui présenter ma version des faits, me dit que tout joue en ma défaveur compte tenu que cela fait presque une année qu’i se produit des faits et agissements que je ne dénonce qu’aujourd’hui. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps?
Je lui réponds que j’avais toujours eu l’espoir que les choses s’arrangent, et que j’avais toujours privilégié mon projet professionnel indépendamment du comportement de certaines personnes.
Mr A m’indique alors :”des solutions, on peut en trouver! Travailler dans un autre service de le Direction du Budget et du Contrôle, ou bien intégrer une mission du genre “fast close” par exemple, tout en m’affirmant que professionnellement, il n’a absolument aucun reproche à me formuler.
Le6/01/2010 à14h45, Mr Z me convoque pour me proposer, une mission annexe “fast close”, me précisant que je travaillerai sous ses ordres, avec le Chef de la comptabilité, ainsi qu’avec les personnes du contrôle interne, Mr X et Mr Y. Mr Z demande à ce que je lui donne ma réponse pour la fin de la semaine.
Puis, Mr Z décroche son téléphone et demande à Mr X de nous rejoindre dans le bureau. Là, je vais assister à un spectacle incroyable, hallucinant, au cours duquel Mr Z et Mr X vont se livrer à une scène simulant des remontrances de Mr Z envers Mr X:
-Mr Z:” s’il y a eu des comportements soi disant irrespectueux, je te demande X d’y mettre fin, mais si seulement bien sûr, ils ont eu lieu.”
Mr X:”tout à fait, absolument d’accord Mr Z, mais il faut également qu’Alexandra cesse d’être provocante.”
Les jours qui suivirent cet entretien, les choses ont continué à se dégrader; je fus de plus en plus mise à l’écart, participant de moins en moins aux réunions de travail, coupée de toute information essentielle à l’exécution de mes tâches. On commença à ne plus me saluer, très peu de travail me fut confié, ou alors sous qualifié au vu de ma formation, la pression s’accentua de jour en jour, avec une stratégie d’isolement que je percevais, et dont j’eus confirmation,- certains collègues me confirmant qu’ils avaient reçu des recommandations pour ne plus m’adresser la parole, ne plus m’apporter leur soutien.
Il a été dit de manière très précise à l’un de mes collègues de la comptabilité, que son CDD ne se transformerait pas en CDI, compte tenu du soutien et de l’aide qu’il m’avait apportés: “les amis de nos ennemis sont aussi nos ennemis” lui à t’il était répondu.
Voici, Mmes et Mrs Les Sénateurs, résumé en quelques lignes, la première expérience professionnelle d’une jeune fille de 23 ans, connaissant à travers celle-ci, une impression inexplicable d’un mal-être au travail.
J’ai cherché conseil et soutien auprès de l’inspection du travail; au cours d’un rendez vous avec le conseiller, il m’a été répondu que mon dossier n’était pas consistant, qu’il n’y avait pas lieu d’y donner suite, car je n’étais pas en mesure de prouver quoi que ce soit.
Suite à une longue cessation d’activité, prescrite par mon médecin de famille, j’ai dernièrement été convoquée pour la reprise du travail, par le Médecin du travail. Ce médecin a écouté mon histoire cauchemardesque et m’a entendue; il a immédiatement constaté un d’état anxiogène et dépressif important, avec interdiction de reprendre mon activité professionnelle avant 1 mois.
J’ai depuis, avec l’aide d’un psychothérapeute entrepris une “reconstruction” autant physique que psychologique.
Je réfléchis à une action , aux prud’hommes ou judiciaire, contre l’entreprise et/ou Mr X, avec beaucoup d’hésitation; je crois savoir que les opérateurs téléphoniques sont tenus de conserver les données – conversations ,écoutes, messages-, pendant une durée d’un an, mais que seul un dépôt de plainte auprès du Procureur de la République peut déclencher une enquête , pouvant donner lieu à la recherche de ces données, laissées par Mr X sur mon téléphone portable, le jour de son anniversaire lors du déplacement en province de juin 2009, faisant ainsi la preuve de ses agissements, et de son comportement par la suite, lesquels sont à l’origine de mon mal-être.
Selon le psychothérapeute et le Médecin du travail, une telle procédure, longue, éprouvante, coûteuse à tous points de vue, ne ferait que me maintenir, dans un environnement que j’aspire à quitter le plus vite possible, et me déconseillent cette option.
Je suis aujourd’hui contrainte de donner ma démission, ou d’accepter une rupture conventionnelle, Mr X quant à lui demeurant, blanc comme neige…
Je vous remercie Mesdames et Messieurs Les Sénateurs, d’avoir pris le temps de lire ce témoignage, et je souhaite qu’il vienne éclairer votre regard quant aux formes que peuvent prendre les situations de mal-être au travail.
florie Réponse:
Jeudi 29 avril 2010 le 7:07
Bonjour
En lisant votre témoignage, j’ai cru revivre ma situation.
Même paroles, même accusations d’aguicheuse, même menaces et insultes, même comportement lamentable de mes harceleurs.
A croire qu’ils vont à des stages pour être formés à ce genre de violence !
Ce qui me révolte le plus c’est que les victimes de ces harceleurs n’ont aucun recours, ne sont jamais écoutées. Au contraire ce sont elles qui sont sur le banc des accusés, salies.
Tout le monde connait ce problème de harcèlement mais très peu de personnes viennent en aide. A ma connaissance je ne sais même pas si ce genre d’agression a été sanctionné une seule fois.
Nous sommes complètement abandonnées.
J’espère que les témoignages recueillis sur ce blog feront bouger les choses.
Bonjour Madame,
Je voudrais également apporter mon témoignage sur les violences subies à mon travail.
Je ne peux relater en quelques lignes des années de souffrance, d’insultes sexistes, de dénigrement tant à l’intérieur de mon administration (DDE) qu’à l’extérieur, de la suppression progressive des mes responsabilités, de ma mise au placard, des mesquineries, et rumeurs mensongères sur ma vie privée, etc …
Je n’ai été soutenu par personne. Le syndicat CGT qui était soi-disant à mes côtés pour m’aider, m’a trahie. Il s’est servi de mon cas pour obtenir d’autres avantages auprès de la hiérarchie. Comment je l’ai su ? Tout simplement, parce qu’à bout de souffrance (au moment où j’ai envisagé une tentative de suicide) j’ai décidé de me battre contre tous.
J’ai contacté un avocat qui a pris en charge mon dossier. A la suite de la plainte déposée auprès du Procureur de la République pour harcèlement moral et à connotation sexuelle (lors de mon audition, les gendarmes m’ont dit que pour eux une des agressions subies était considérée comme tentative de viol) une enquête de gendarmerie a été demandée.
Un responsable faisant partie de la brigade de recherches a été sollicité, mon cas ayant été jugé très sensible par le Procureur.
Une vingtaine de personnes ont été auditionnées.
La plupart de mes collègues se sont rangés du côté de mes agresseurs (ils étaient trois et l’un d’eux était mon supérieur hiérarchique). Très peu m’ont soutenu mais il y en a eu quand même qui ont confirmés mes dires.
C’est en prenant connaissance des auditions que mon avocat m’a fait part du rôle joué par la CGT. J’ai même appris que mes supérieurs hiérarchiques avaient installé un système d’écoute !
Comment ? Je n’en sais rien (téléphone professionnel, mail du bureau, surveillance par mes collègues .. ??)
Comme cette enquête risquait de soulever certains “lièvres” autres que mes agressions, en haut lieu, des personnes bien placées sont intervenues pour que cette enquête s’arrête.
Et c’est ce qui s’est produit. Ma plainte a été classée sans suite. Il a été conclu qu’aucune preuve n’avaient été apportées quant à mon harcèlement. De plus, mes agresseurs “n’étant pas trop juste dans leur tête, ceux-ci ne pouvaient pas être considérés comme responsables de leurs actes”.
J’aurais pu demander au Juge d’Instruction de reprendre cette enquête mais devant les frais d’avocat et la lenteur de la justice (cela faisait 5 ans que cette affaire avait commencée) j’ai renoncé tant du point de vue financier que moral. J’était complètement anéantie par ce classement sans suite alors que les gendarmes m’avaient fait entrevoir une issue favorable.
Je suis amère. Je voulais simplement que l’on me reconnaisse comme victime.
Je suis toujours en contact professionnellement avec mes agresseurs qui se sont réjouis de ce classement sans suite.
J’ai demandé plusieurs fois une mutation, mais devant les appréciations très défavorables décrites lors des entretiens d’évaluation internes sur mon incapacité à exercer mes fonctions et mon comportement soi-disant asocial, je n’ai eu aucune chance. La réputation que l’on m’afaite me précède et dans le doute les directeurs de ressources humaines élimine ma candidature.
Pourquoi risquer de prendre une personne qui a déposé plainte pour harcèlement !
J’en ai pris mon parti et j’ai décidé de vivre. Je ne veux plus m’empoisonner la vie pour eux.
J’ai réussi à remonter la pente et à faire le vide dans ma tête même si cette histoire m’a complètement détruite à une époque.
Je voudrais juste ajouter que j’avais également contacté plusieurs personnalités politiques de la région mais là aussi, personne ne m’a aidée. Je n’ai même jamais eu, pour certaines, de réponse à mes appels de détresse.
Je vous souhaite une bonne journée.