Le 17 février, la mission a entendu Jean-Baptiste Obéniche, directeur général de l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Cet établissement public, créé en 1973, s’appuie sur un réseau présent dans toute la France. Ses agents interviennent dans les entreprises pour les aider à résoudre, notamment, les problèmes résultant d’une mauvaise organisation du travail. Vous pouvez consulter le compte rendu de cette audition et nous faire part de vos réactions, par exemple si votre entreprise a bénéficié d’une intervention de l’Anact.
Une agence publique chargée d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail
Mercredi, 24 février 2010
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Je viens de connaître ce blog, pour un simple raison car je rencontre un harcèlement qui me touche profondément, mais j’essaie de me raccrocher par toutes les cordes que je trouve, notamment par des blogs, c’est pour cela que je veux apporter mon témoignage.
J’ai eu des mandats syndicaux, même à plein temps à une période, je suis engagé politiquement depuis 24 ans (avec certaines responsabilités à une époque), j’ai connu les pressions et autres dossiers sensibles, je me croyais donc invulnérable.
Mais le naturel revient toujours au galop, un simple reflexe de survie lorsque vous êtes attaqué, mais force est de constater que plus de 10 ans après, une famille avec des enfants est là, et on découvre ce que l’on croit être une pression devient un enfer nommé « harcèlement », qui vous ouvre la porte de la dépression.
Un mur nommé l’administration, ou les parapluies sont ouverts, et tout le monde est à l’abri des retombées en cas de tribunaux, même à France Télécom.
Je n’aurai pas vu mes enfants le soir ou la dépression s’installe, ou elle prend place sans égard et vous enlève toutes vos joies, un aller simple était validé.
Mais j’ai le bonheur d’avoir une famille, des amis pour me soutenir dans cette souffrance et ce combat, mais il est temps de faire cesser de telles pratiques.
Je joints le courrier envoyé à mon PDG qui reste sans réponse, alors que c’est le deuxième. Il faut croire que certaine entreprise d’état rivalise avec la muraille de chine.
2ème Courrier envoyé le 10/02/2010, un écrit envoyé à 0H00, écrit avec le cœur.
Monsieur le Président,
Je vous informe que je ne suis plus en état physique et mentale d’assurer les directives qui me sont données par ma hiérarchie, à savoir Messieurs ……………………..
Ce jour Mr ………………….est venu sur le chantier « ………………» ou je suis affecté d’office, pour me remettre un courrier de mon DET contre signature.
J’ai reçu l’ordre de continuer ma mission avec pour consignes de rédiger les documents du chantier soit : dans mon véhicule de service, soit debout ou dans un bureau à 60 km du chantier.
De plus il m’a été demandé à plusieurs reprises par ………………. ou j’étai ……………. 2010 et le ………….2010; ma réponse comme le mail en pièce jointe le confirme, a été de lui précisé que j’étais à …………………… mais qu’on m’avait précisé de ne pas indiqué cette réunion et que je n’avais pas de convocation. Il a alors pris un ton plus menaçant pour me demander le non des personnes que j’avais rencontré et le but de cette réunion, je lui ai répondu de vous appeler
J’ai vu ensuite un sourire ironique de sa part en me demandant si je m’étais bien amusé.
Je n’ai pas relevé et ensuite demandé à qui je devais poser mes congés pour la semaine prochaine, car mon chef en vacances. Je me suis vu répondre qu’il serait refusé si les besoins du chantier le nécessité. J’ai des enfants qui sont en vacances et je n’ai pas de moyens de garde pour la semaine prochaine, alors que ……que je remplace ces congés ont été acceptés.
Je me suis alors écarté de Mr ………. car de tels propos peuvent conduire à des erreurs.
J’ai bien compris depuis ce détachement d’office, que le but principal était de me mettre en faute. Mais il est vrai que je ne suis par « blanc », car j’ai souscris à certaines pratiques. Lorsque j’étais détaché à ……………………., je me suis vu reproché le fait de ne pas utiliser le véhicule de service pour rentrer chez moi le soir et de faire des « embauches et débauches chantiers ».
J’ai ensuite souscris à cette démarche dans un compromis d’accord, car l’application stricte de la réglementation ne nous permet pas de toujours travailler, et cela amène des conflits réguliers.
Mais les consignes de ce jour me placent comme le seul agent qui est détaché sans logement ou moyen pour rentrer chez lui.
Je pensai pouvoir continuer ce chantier malgré mon refus, après l’entretien et les propos rassurants des personnes de votre Direction le ……………, ainsi que mon chef de ………… qui m’avait mis sur des travaux de nuit la semaine prochaine pour me permettre de garder mes enfants la journée, un espoir m’était apparu.
Mais suite aux évènements de ce jour, j’ai craqué en rentrant chez moi ce soir, en devant me cacher des yeux de mes enfants.
Je vous demande que ma femme qui travaille également à ………… soit écartée de cette affaire, car elle a déjà subie des menaces à l’époque du …………… pour m’atteindre (menaces qui avaient fait l’objet d’une enquête officielle) ; notre famille est assez touchée à ce jour.
Si mon ………..veut régler ses comptes, qu’il utilise des gens comme mon ………… qui obéit avec excellence au détour de la loi, car j’ai conseillé à d’autres collègues voulant m’apporter leurs soutiens de s’écarter de cette affaire, mais force est de constater que les personnes qui s’écartent de cette affaire sans prendre position pour le ………….sont impliqués indirectement à ce dossier.
J’ai assisté ce jour à une scène d’humiliation envers l’adjoint du chef ………, qui est droit et juste mais placé dans une situation délicate. Cette même scène lorsque j’ai émis un droit de retrait, non pas au sens du Code du Travail, mais dans une situation de travail pouvant me conduire à des fautes, avec un chef ………. dictant des ordres au secrétaire du CHSCT ; en définition une direction opaque.
J’ai pourtant tout donné pour mon entreprise, 12H00 en moyenne au ……………., plus de 800 heures supplémentaires aux ………………, entre 10H00 et 14H00 par jour sur le chantier ……………., et à une période 6 jours par semaine et sans rémunération car on devait remplir des objectifs. Pour remplir ces missions, j’ai mis mes moyens personnels sur certain chantier (ordinateur, appareil photo, imprimante, etc). Et ces moyens ont permis de justifier des économies de plusieurs dizaines de milliers d’euros à notre entreprise.
Je me rends à la médecine du travail demain car je ne peu plus supporter ce système, ou je m’interroge devant ce mur sur mes défauts, mais heureusement que mes enfants par leurs sourires me préservent d’erreurs.
Ce courrier n’est pas réfléchi et peut être pas ordonné mais m’apporte un temps de repos moral. Je tiens à votre disposition l’ensemble des documents prouvant mes écrits.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de mes sentiments les meilleurs.
L’audition du directeur général de l’ANACT donne l’occasion de parler du système actuel de santé trop cloisonné et partiellement inadapté aux enjeux que sont les risques professionnels. La France pionnière en matière de médecine du travail n’a jamais réellement adapté au fil du temps le modèle initié en 1946, les acteurs devenants de plus en plus nombreux au fil du temps, travaillant de façon cloisonnée et restant inconnus pour beaucoup d’entreprises.
Travaillant depuis de nombreuses années comme consultant, j’interviens de plus en plus souvent dans le cadre de la prévention psychosociale ou de la gestion de crise auprès d’entreprises de tailles diverses, et lorsque l’on aborde le sujet des acteurs pouvant les aider au delé de nos propres actions, un flou complet apparait alors : CRAM, DRTEFP, CPAM, CATMP, INVS, INRS, FIVA, FCAATA, FNPATMT, ANACT, en passant par l’inspection du travail et les organes propres aux entreprises, et j’en en oublie…
Les employeurs n’ont aucune idée de qui fait quoi, du périmètre d’action des services de l’état, des services déconcentrés ou des agences nationales. Ils ont parfois même du mal avec les services de santé au travail qu’ils possèdent en interne… Au final souvent une déresponsabilisation de l’entreprise qui ferme les yeux et ne s’implique au final que lorsque une catastrophe la touche.
La clarification s’impose…
Cordialement,
P. Ayrault