Une délégation de la mission s’est rendue au Technocentre de Renault, dans lequel travaillent près de 9 000 salariés chargés de concevoir les futurs véhicules de la marque au losange. Plusieurs salariés se sont suicidés sur ce site, ce qui a d’abord conduit les médias, puis les élus, à s’y intéresser…
Visite du Technocentre de Renault à Guyancourt le jeudi 25 mars 2010
Mercredi, 7 avril 2010
D’autres pays sont en avance sur la France, selon Philippe Askenazy
Mercredi, 31 mars 2010
Auteur, en 2004, d’un ouvrage remarqué- Les désordres du travail-Enquête sur le nouveau productivisme- l’économiste Philippe Askenazy a souligné, lors de son audition, que les Etats-Unis, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne ont pris conscience, il y a déjà dix ou vingt ans, des problèmes posés par l’intensification des rythmes de travail. Ils ont mis en œuvre des politiques qui ont permis d’améliorer les conditions de travail, ce qui montre qu’une mobilisation des pouvoirs publics et des partenaires sociaux peut produire des résultats. Une tarification des accidents du travail et des maladies professionnelles plus incitative à la prévention, une formation adaptée des managers, de nouvelles formes d’intervention publique permettraient de progresser.
La presse magazine s’intéresse au mal-être au travail
Mercredi, 24 mars 2010
Dans son numéro du jeudi 11 mars, le Nouvel Observateur a consacré un article au travail de la psychiatre Brigitte Font Le Bret, qui exerce près de Grenoble, et qui reçoit essentiellement des victimes de pathologies liées au travail. En Allemagne, cette préoccupation est également présente puisque le magazine Focus, dans son édition du 8 mars, a posé en couverture la question suivante : « le travail nous rend-il malades ? ». Enfin, le 25 février, le magazine Sciences et avenir consacrait sa une au problème du stress et publiait un article intitulé « Quand travail rime avec souffrance ».
Pour une action publique forte en matière de risques psychosociaux
Jeudi, 4 mars 2010
Lors de sa réunion du 24 février, la mission a entendu Michel Gollac, chercheur au centre de recherche en économie et en statistique (Crest), président du collège d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux du travail. S’inquiétant de l’écart croissant entre les aspirations des salariés et les évolutions du travail (pression, sentiment d’injustice, etc.), il a notamment plaidé pour une nouvelle organisation des entreprises dans un sens favorable à la santé des salariés et insisté sur la nécessité, en l’absence d’auto-régulation par le marché, d’une intervention publique afin de réduire les risques psychosociaux liés au travail.
Le rôle des organismes de sécurité sociale
Jeudi, 4 mars 2010
Lors de la même réunion, la mission a auditionné Stéphane Pimbert, directeur général de l’institut national de recherche et de sécurité (INRS), organisme qui dépend de la sécurité sociale, et Stéphane Sellier, directeur des risques professionnels à la caisse nationale d’assurance maladie (Cnam).
L’INRS et la Cnam, par l’intermédiaire de son réseau de caisses régionales, jouent un rôle actif dans la prévention des risques professionnels. La sécurité sociale indemnise également les victimes d’accidents du travail ou de maladies professionnelles. Les procédures actuelles sont cependant mal adaptées à la reconnaissance des maladies psychologiques qu’une situation prolongée de mal-être au travail peut induire.
Le témoignage du Cercle entreprises et santé
Mercredi, 24 février 2010
Lors de sa réunion du 17 février, la mission a entendu les représentants du Cercle entreprises et santé, qui a été créé, en 2007, à l’initiative de l’Association interprofessionnelle de France pour la prévention des risques et la promotion de la sécurité et de la santé au travail (AINF). Les employeurs, publics et privés, qui composent ce Cercle sont convaincus que le travail peut contribuer à la bonne santé des salariés, à condition que les dirigeants s’engagent, au plus haut niveau, en faveur du bien-être de leurs collaborateurs et que les managers de proximité veillent à la qualité des relations humaines sur le lieu de travail.
Pour Danièle Linhart, la souffrance au travail a perdu sa signification politique et syndicale
Mercredi, 24 février 2010
Lors de la même réunion, la mission a entendu Danièle Linhart, sociologue du travail, qui a replacé le sujet dans une perspective historique : la souffrance au travail n’est pas nouvelle, estime-t-elle, mais les salariés appartenaient autrefois à un collectif de travail qui leur apportait solidarité et entraide ; en outre, leur souffrance avait, à leurs yeux, un sens politique : elle était l’expression de rapports de domination et d’exploitation à l’œuvre dans la société. Aujourd’hui, les salariés se sentent seuls face à leurs difficultés, ils ont le sentiment d’être victimes d’injustices qui les affectent individuellement ou de ne pas être à la hauteur de leur tâche. Ceci explique que les situations de mal être au travail soient vécues plus douloureusement.
Une agence publique chargée d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail
Mercredi, 24 février 2010
Le 17 février, la mission a entendu Jean-Baptiste Obéniche, directeur général de l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Cet établissement public, créé en 1973, s’appuie sur un réseau présent dans toute la France. Ses agents interviennent dans les entreprises pour les aider à résoudre, notamment, les problèmes résultant d’une mauvaise organisation du travail. Vous pouvez consulter le compte rendu de cette audition et nous faire part de vos réactions, par exemple si votre entreprise a bénéficié d’une intervention de l’Anact.
Premier bilan des initiatives prises par les entreprises pour lutter contre le stress professionnel
Lundi, 22 février 2010
En octobre 2009, le ministre du travail, Xavier Darcos, a demandé aux entreprises de plus de 1 000 salariés d’engager, avant le 1er février 2010, des négociations, un diagnostic ou un plan d’action sur le stress au travail.
Le ministère vient de rendre public un premier bilan : sur les 1 500 entreprises concernées, 900 ont répondu à sa demande d’informations. Parmi celles qui ont répondu, un tiers sont classées en vert parce qu’elles déclarent avoir déjà signé un accord de fond ou de méthode ou avoir lancé un plan d’action concerté ; plus d’une sur deux sont classées en orange parce qu’elles déclarent avoir seulement engagé des négociations ; les 12% d’entreprises n’ayant pris aucune initiative sont classées en rouge, de même que celles qui n’ont fourni aucune réponse.
Le classement des entreprises a été consultable sur le site www.travailler-mieux.gouv.fr. En le rendant public, le Gouvernement voulait inciter les grandes entreprises à avancer sur la question du stress au travail en misant sur la pression que peuvent exercer sur elles les médias et l’opinion publique.
Cette méthode a suscité les critiques du Medef, qui a dénoncé des erreurs dans l’établissement des listes orange et rouges et considéré que cette technique de « name and shame » devrait être réservée à des cas extrêmes.
Seule la liste nominative des entreprises classées en vert est désormais consultable ; les deux autres sont présentées sur le site comme étant en cours d’actualisation.
Comment améliorer la santé psychologique des salariés ?
Mercredi, 17 février 2010
Début novembre 2009, le Premier ministre a demandé à Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric, à Christian Larose, président de la section du travail du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et à Muriel Pénicaud, directrice générale des ressources humaines de Danone, de lui faire des propositions pour améliorer la santé psychologique des salariés.
Ces trois personnalités ont remis leur rapport, intitulé « Bien-être et efficacité au travail », le 17 février. Elles formulent de multiples propositions : impliquer la direction générale de l’entreprise dans la politique de santé au travail, miser sur les managers de proximité, développer les espaces de discussions sur les pratiques professionnelles, accroître l’autonomie des salariés, renforcer les collectifs de travail…Ces idées, et bien d’autres, sont détaillées dans le rapport consultable en ligne sur le portail du Gouvernement.