Lors de la même réunion, la mission a entendu Danièle Linhart, sociologue du travail, qui a replacé le sujet dans une perspective historique : la souffrance au travail n’est pas nouvelle, estime-t-elle, mais les salariés appartenaient autrefois à un collectif de travail qui leur apportait solidarité et entraide ; en outre, leur souffrance avait, à leurs yeux, un sens politique : elle était l’expression de rapports de domination et d’exploitation à l’œuvre dans la société. Aujourd’hui, les salariés se sentent seuls face à leurs difficultés, ils ont le sentiment d’être victimes d’injustices qui les affectent individuellement ou de ne pas être à la hauteur de leur tâche. Ceci explique que les situations de mal être au travail soient vécues plus douloureusement.
Pour Danièle Linhart, la souffrance au travail a perdu sa signification politique et syndicale
Mercredi, 24 février 2010
Une agence publique chargée d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail
Mercredi, 24 février 2010
Le 17 février, la mission a entendu Jean-Baptiste Obéniche, directeur général de l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Cet établissement public, créé en 1973, s’appuie sur un réseau présent dans toute la France. Ses agents interviennent dans les entreprises pour les aider à résoudre, notamment, les problèmes résultant d’une mauvaise organisation du travail. Vous pouvez consulter le compte rendu de cette audition et nous faire part de vos réactions, par exemple si votre entreprise a bénéficié d’une intervention de l’Anact.
Premier bilan des initiatives prises par les entreprises pour lutter contre le stress professionnel
Lundi, 22 février 2010
En octobre 2009, le ministre du travail, Xavier Darcos, a demandé aux entreprises de plus de 1 000 salariés d’engager, avant le 1er février 2010, des négociations, un diagnostic ou un plan d’action sur le stress au travail.
Le ministère vient de rendre public un premier bilan : sur les 1 500 entreprises concernées, 900 ont répondu à sa demande d’informations. Parmi celles qui ont répondu, un tiers sont classées en vert parce qu’elles déclarent avoir déjà signé un accord de fond ou de méthode ou avoir lancé un plan d’action concerté ; plus d’une sur deux sont classées en orange parce qu’elles déclarent avoir seulement engagé des négociations ; les 12% d’entreprises n’ayant pris aucune initiative sont classées en rouge, de même que celles qui n’ont fourni aucune réponse.
Le classement des entreprises a été consultable sur le site www.travailler-mieux.gouv.fr. En le rendant public, le Gouvernement voulait inciter les grandes entreprises à avancer sur la question du stress au travail en misant sur la pression que peuvent exercer sur elles les médias et l’opinion publique.
Cette méthode a suscité les critiques du Medef, qui a dénoncé des erreurs dans l’établissement des listes orange et rouges et considéré que cette technique de « name and shame » devrait être réservée à des cas extrêmes.
Seule la liste nominative des entreprises classées en vert est désormais consultable ; les deux autres sont présentées sur le site comme étant en cours d’actualisation.
Comment améliorer la santé psychologique des salariés ?
Mercredi, 17 février 2010
Début novembre 2009, le Premier ministre a demandé à Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric, à Christian Larose, président de la section du travail du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et à Muriel Pénicaud, directrice générale des ressources humaines de Danone, de lui faire des propositions pour améliorer la santé psychologique des salariés.
Ces trois personnalités ont remis leur rapport, intitulé « Bien-être et efficacité au travail », le 17 février. Elles formulent de multiples propositions : impliquer la direction générale de l’entreprise dans la politique de santé au travail, miser sur les managers de proximité, développer les espaces de discussions sur les pratiques professionnelles, accroître l’autonomie des salariés, renforcer les collectifs de travail…Ces idées, et bien d’autres, sont détaillées dans le rapport consultable en ligne sur le portail du Gouvernement.
L’analyse de deux consultants
Mercredi, 27 janvier 2010
Lors de sa réunion du 27 janvier, la mission a reçu Patrick Légeron, directeur général du cabinet Stimulus, et Eric Albert, président de l’Institut français d’action sur le stress (Ifas). Stimulus et l’Ifas conseillent les entreprises qui veulent améliorer le bien-être au travail de leurs salariés. Ils recommandent, pour cela, d’identifier très en amont les facteurs de stress ou de souffrance professionnelle puis d’agir, notamment, sur la formation des managers…
Le rôle central des DRH
Mercredi, 20 janvier 2010
L’action des DRH est décisive pour prévenir ou traiter le mal-être au travail, ce qui a incité la mission à recevoir Michel Yahiel, président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH). Il a souligné que le mal-être provient souvent d’un manque de reconnaissance des salariés et préconisé que les employeurs mettent en œuvre une démarche de « santé globale », intégrant les dimensions physiques et psychiques de la santé des salariés. Le compte-rendu de son audition est consultable en ligne.
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