En distinguant les entreprises selon le caractère « participatif » ou « autoritaire » de leur gestion, Patrick Guiol, chargé de recherches au CNRS, a montré, lors de son audition par la mission, que le climat social a un effet significatif sur l’état de santé des salariés. Ainsi, le nombre de maladies professionnelles et d’accidents du travail comme la consommation médicale des salariés sont globalement moins élevés dans les entreprises au management participatif. Outre son impact sur la santé, la diffusion de ce modèle de gestion pourrait produire d’importantes économies pour la collectivité, notamment du fait de la diminution des arrêts de travail.
Une approche scientifique du lien entre climat social et santé des salariés
Jeudi, 27 mai 2010
Les auteurs du rapport « Bien-être et efficacité au travail » militent pour une vraie culture du management
Jeudi, 27 mai 2010
Entendus par la mission le 19 mai, Henri Lachman et Muriel Pénicaud, coauteurs, avec Christian Larose, du rapport « Bien-être et efficacité au travail », ont plaidé pour une approche positive de la santé psychologique au travail. Si les mutations de l’environnement des entreprises sont un facteur de stress pour les salariés, la diffusion d’une culture du management fondée sur l’autonomie et le dialogue avec les personnels peut recréer du bien-être au travail. Pour atteindre cet objectif, il serait souhaitable que les cursus des écoles de management intègrent davantage de formations en sciences sociales et humaines et que chacun se mobilise - direction des ressources humaines, syndicats, managers - pour accompagner les salariés en difficulté, notamment lors de restructurations.
L’enquête que l’inspectrice du travail Sylvie Catala a menée sur France Telecom est à l’origine de l’information judiciaire récemment ouverte contre cette entreprise. Lors de son audition, Sylvie Catala a notamment souligné l’impact négatif sur la santé des salariés des méthodes de management mises en œuvre dans cette société à partir de 2005. La gestion des ressources humaines, fondée sur le principe de la mobilité et de l’adaptation permanente, a créé, au sein du personnel, un sentiment de perte d’identité et un mal‑être dont les dirigeants devaient nécessairement avoir conscience. Au-delà du cas emblématique de cette entreprise, elle a suggéré que le code du travail, à l’avenir, fasse plus explicitement référence aux risques psychosociaux, afin de prévenir les conséquences défavorables d’une mauvaise organisation du travail peut avoir sur la santé des salariés.
Visite du Technocentre de Renault à Guyancourt le jeudi 25 mars 2010
Mercredi, 7 avril 2010
Une délégation de la mission s’est rendue au Technocentre de Renault, dans lequel travaillent près de 9 000 salariés chargés de concevoir les futurs véhicules de la marque au losange. Plusieurs salariés se sont suicidés sur ce site, ce qui a d’abord conduit les médias, puis les élus, à s’y intéresser…
Pour une action publique forte en matière de risques psychosociaux
Jeudi, 4 mars 2010
Lors de sa réunion du 24 février, la mission a entendu Michel Gollac, chercheur au centre de recherche en économie et en statistique (Crest), président du collège d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux du travail. S’inquiétant de l’écart croissant entre les aspirations des salariés et les évolutions du travail (pression, sentiment d’injustice, etc.), il a notamment plaidé pour une nouvelle organisation des entreprises dans un sens favorable à la santé des salariés et insisté sur la nécessité, en l’absence d’auto-régulation par le marché, d’une intervention publique afin de réduire les risques psychosociaux liés au travail.
Une agence publique chargée d’œuvrer à l’amélioration des conditions de travail
Mercredi, 24 février 2010
Le 17 février, la mission a entendu Jean-Baptiste Obéniche, directeur général de l’agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). Cet établissement public, créé en 1973, s’appuie sur un réseau présent dans toute la France. Ses agents interviennent dans les entreprises pour les aider à résoudre, notamment, les problèmes résultant d’une mauvaise organisation du travail. Vous pouvez consulter le compte rendu de cette audition et nous faire part de vos réactions, par exemple si votre entreprise a bénéficié d’une intervention de l’Anact.
Comment améliorer la santé psychologique des salariés ?
Mercredi, 17 février 2010
Début novembre 2009, le Premier ministre a demandé à Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric, à Christian Larose, président de la section du travail du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et à Muriel Pénicaud, directrice générale des ressources humaines de Danone, de lui faire des propositions pour améliorer la santé psychologique des salariés.
Ces trois personnalités ont remis leur rapport, intitulé « Bien-être et efficacité au travail », le 17 février. Elles formulent de multiples propositions : impliquer la direction générale de l’entreprise dans la politique de santé au travail, miser sur les managers de proximité, développer les espaces de discussions sur les pratiques professionnelles, accroître l’autonomie des salariés, renforcer les collectifs de travail…Ces idées, et bien d’autres, sont détaillées dans le rapport consultable en ligne sur le portail du Gouvernement.
Les réflexions du professeur Christophe Dejours sur l’impact du travail sur la santé mentale
Mercredi, 3 février 2010
Christophe Dejours est titulaire de la chaire psychanalyse-santé-travail au Conservatoire national des arts et métiers. Il étudie la relation entre travail et santé mentale, qui dépend beaucoup, selon lui, de l’organisation du travail, c’est-à-dire de la division technique des tâches et des rapports hiérarchiques dans l’entreprise. Il estime que les problèmes de santé mentale induits par le travail se sont aggravés ces dernières années en raison du développement de l’évaluation individualisée des salariés, de la recherche de la « qualité totale » et de la sous-traitance en cascade. N’hésitez pas à consulter le compte-rendu de son audition et à nous indiquer si votre expérience professionnelle corrobore les analyses du professeur Dejours.