En distinguant les entreprises selon le caractère « participatif » ou « autoritaire » de leur gestion, Patrick Guiol, chargé de recherches au CNRS, a montré, lors de son audition par la mission, que le climat social a un effet significatif sur l’état de santé des salariés. Ainsi, le nombre de maladies professionnelles et d’accidents du travail comme la consommation médicale des salariés sont globalement moins élevés dans les entreprises au management participatif. Outre son impact sur la santé, la diffusion de ce modèle de gestion pourrait produire d’importantes économies pour la collectivité, notamment du fait de la diminution des arrêts de travail.
Une approche scientifique du lien entre climat social et santé des salariés
Jeudi, 27 mai 2010
L’enquête que l’inspectrice du travail Sylvie Catala a menée sur France Telecom est à l’origine de l’information judiciaire récemment ouverte contre cette entreprise. Lors de son audition, Sylvie Catala a notamment souligné l’impact négatif sur la santé des salariés des méthodes de management mises en œuvre dans cette société à partir de 2005. La gestion des ressources humaines, fondée sur le principe de la mobilité et de l’adaptation permanente, a créé, au sein du personnel, un sentiment de perte d’identité et un mal‑être dont les dirigeants devaient nécessairement avoir conscience. Au-delà du cas emblématique de cette entreprise, elle a suggéré que le code du travail, à l’avenir, fasse plus explicitement référence aux risques psychosociaux, afin de prévenir les conséquences défavorables d’une mauvaise organisation du travail peut avoir sur la santé des salariés.
Le point de vue d’un groupe mutualiste sur le mal-être des soignants
Lundi, 10 mai 2010
Le 28 avril, la mission a également auditionné les dirigeants de Pasteur mutualité, qui assure des personnels soignants. Ce groupe mutualiste a organisé, fin 2008, un colloque sur la vulnérabilité et la souffrance des soignants. Les intervenants à ce colloque ont insisté sur le phénomène de « burn-out », ou épuisement professionnel, qui affecte beaucoup de professionnels de santé.
La presse magazine s’intéresse au mal-être au travail
Mercredi, 24 mars 2010
Dans son numéro du jeudi 11 mars, le Nouvel Observateur a consacré un article au travail de la psychiatre Brigitte Font Le Bret, qui exerce près de Grenoble, et qui reçoit essentiellement des victimes de pathologies liées au travail. En Allemagne, cette préoccupation est également présente puisque le magazine Focus, dans son édition du 8 mars, a posé en couverture la question suivante : « le travail nous rend-il malades ? ». Enfin, le 25 février, le magazine Sciences et avenir consacrait sa une au problème du stress et publiait un article intitulé « Quand travail rime avec souffrance ».
Pour Danièle Linhart, la souffrance au travail a perdu sa signification politique et syndicale
Mercredi, 24 février 2010
Lors de la même réunion, la mission a entendu Danièle Linhart, sociologue du travail, qui a replacé le sujet dans une perspective historique : la souffrance au travail n’est pas nouvelle, estime-t-elle, mais les salariés appartenaient autrefois à un collectif de travail qui leur apportait solidarité et entraide ; en outre, leur souffrance avait, à leurs yeux, un sens politique : elle était l’expression de rapports de domination et d’exploitation à l’œuvre dans la société. Aujourd’hui, les salariés se sentent seuls face à leurs difficultés, ils ont le sentiment d’être victimes d’injustices qui les affectent individuellement ou de ne pas être à la hauteur de leur tâche. Ceci explique que les situations de mal être au travail soient vécues plus douloureusement.
Deux thérapeutes de terrain tirent la sonnette d’alarme
Jeudi, 21 janvier 2010
La mission a auditionné la psychologue Marie Pezé, en charge de la consultation « souffrance au travail » au centre d’accueil et de soins hospitaliers de Nanterre, et la psychiatre Constance Hazen, du centre hospitalier Sainte-Anne. Elles soignent au quotidien des salariés en souffrance et partagent toutes deux le même diagnostic : le mal-être au travail est en progression…
Le rôle central des DRH
Mercredi, 20 janvier 2010
L’action des DRH est décisive pour prévenir ou traiter le mal-être au travail, ce qui a incité la mission à recevoir Michel Yahiel, président de l’Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH). Il a souligné que le mal-être provient souvent d’un manque de reconnaissance des salariés et préconisé que les employeurs mettent en œuvre une démarche de « santé globale », intégrant les dimensions physiques et psychiques de la santé des salariés. Le compte-rendu de son audition est consultable en ligne.