La mission d’information a reçu, le 30 juin dernier, des représentants du syndicat des médecins de prévention de La Poste, puis le président de l’entreprise, Jean-Paul Bailly, accompagné de son DRH et enfin les représentants des organisations syndicales représentatives.
Le syndicat des médecins de prévention a adressé un courrier à la direction pour l’alerter sur ce qu’il considère être une dégradation inquiétante des conditions de travail dans l’entreprise sur des cas d’atteinte à l’indépendance des médecins du travail.
La mission a souhaité mieux comprendre ces griefs et connaître le point de vue et la réaction de la direction et des syndicats. Vous pouvez en savoir plus en consultant le compte-rendu de ces auditions.
Les auditions auxquelles a procédé la mission ont mis en évidence le fait que le mal-être au travail résulte souvent d’un défaut de formation des managers ou d’une inadaptation des méthodes d’encadrement. Pour tenter d’y voir plus clair, la mission a entendu les représentants de plusieurs écoles prestigieuses, qui forment les cadres du secteur privé comme du public. Si ces établissements veillent à sensibiliser leurs élèves à leurs responsabilités en matière sociale, il est frappant de constater à quel point, dans les écoles de commerce, le souci de donner aux étudiants une formation qui les prépare à une carrière internationale conduit à privilégier l’enseignement de méthodes de management anglo-saxonnes, qui ne sont sans doute pas toujours adaptées à la réalité française.
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La mission a auditionné le professeur Loïck Roche, directeur de la pédagogie de l’école de management de Grenoble, qui défend le concept de « slow management ». Selon lui, les entreprises qui proposent à leurs salariés des séances de relaxation pour lutter contre le stress traitent les effets et non les causes du problème. Il est indispensable de revoir les méthodes de management, afin que les dirigeants réapprennent à passer du temps avec leurs salariés pour construire avec eux le futur de l’entreprise. Il appartient au pouvoir politique de donner une impulsion pour inciter les chefs d’entreprise à s’engager sur cette voie.
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En distinguant les entreprises selon le caractère « participatif » ou « autoritaire » de leur gestion, Patrick Guiol, chargé de recherches au CNRS, a montré, lors de son audition par la mission, que le climat social a un effet significatif sur l’état de santé des salariés. Ainsi, le nombre de maladies professionnelles et d’accidents du travail comme la consommation médicale des salariés sont globalement moins élevés dans les entreprises au management participatif. Outre son impact sur la santé, la diffusion de ce modèle de gestion pourrait produire d’importantes économies pour la collectivité, notamment du fait de la diminution des arrêts de travail.
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Entendus par la mission le 19 mai, Henri Lachman et Muriel Pénicaud, coauteurs, avec Christian Larose, du rapport « Bien-être et efficacité au travail », ont plaidé pour une approche positive de la santé psychologique au travail. Si les mutations de l’environnement des entreprises sont un facteur de stress pour les salariés, la diffusion d’une culture du management fondée sur l’autonomie et le dialogue avec les personnels peut recréer du bien-être au travail. Pour atteindre cet objectif, il serait souhaitable que les cursus des écoles de management intègrent davantage de formations en sciences sociales et humaines et que chacun se mobilise - direction des ressources humaines, syndicats, managers - pour accompagner les salariés en difficulté, notamment lors de restructurations.
L’enquête que l’inspectrice du travail Sylvie Catala a menée sur France Telecom est à l’origine de l’information judiciaire récemment ouverte contre cette entreprise. Lors de son audition, Sylvie Catala a notamment souligné l’impact négatif sur la santé des salariés des méthodes de management mises en œuvre dans cette société à partir de 2005. La gestion des ressources humaines, fondée sur le principe de la mobilité et de l’adaptation permanente, a créé, au sein du personnel, un sentiment de perte d’identité et un mal‑être dont les dirigeants devaient nécessairement avoir conscience. Au-delà du cas emblématique de cette entreprise, elle a suggéré que le code du travail, à l’avenir, fasse plus explicitement référence aux risques psychosociaux, afin de prévenir les conséquences défavorables d’une mauvaise organisation du travail peut avoir sur la santé des salariés.
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Une délégation de la mission s’est rendue au Technocentre de Renault, dans lequel travaillent près de 9 000 salariés chargés de concevoir les futurs véhicules de la marque au losange. Plusieurs salariés se sont suicidés sur ce site, ce qui a d’abord conduit les médias, puis les élus, à s’y intéresser…
Auteur, en 2004, d’un ouvrage remarqué- Les désordres du travail-Enquête sur le nouveau productivisme- l’économiste Philippe Askenazy a souligné, lors de son audition, que les Etats-Unis, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne ont pris conscience, il y a déjà dix ou vingt ans, des problèmes posés par l’intensification des rythmes de travail. Ils ont mis en œuvre des politiques qui ont permis d’améliorer les conditions de travail, ce qui montre qu’une mobilisation des pouvoirs publics et des partenaires sociaux peut produire des résultats. Une tarification des accidents du travail et des maladies professionnelles plus incitative à la prévention, une formation adaptée des managers, de nouvelles formes d’intervention publique permettraient de progresser.
Lors de sa réunion du 24 février, la mission a entendu Michel Gollac, chercheur au centre de recherche en économie et en statistique (Crest), président du collège d’expertise sur le suivi statistique des risques psychosociaux du travail. S’inquiétant de l’écart croissant entre les aspirations des salariés et les évolutions du travail (pression, sentiment d’injustice, etc.), il a notamment plaidé pour une nouvelle organisation des entreprises dans un sens favorable à la santé des salariés et insisté sur la nécessité, en l’absence d’auto-régulation par le marché, d’une intervention publique afin de réduire les risques psychosociaux liés au travail.
Mercredi, 24 février 2010
Lors de sa réunion du 17 février, la mission a entendu les représentants du Cercle entreprises et santé, qui a été créé, en 2007, à l’initiative de l’Association interprofessionnelle de France pour la prévention des risques et la promotion de la sécurité et de la santé au travail (AINF). Les employeurs, publics et privés, qui composent ce Cercle sont convaincus que le travail peut contribuer à la bonne santé des salariés, à condition que les dirigeants s’engagent, au plus haut niveau, en faveur du bien-être de leurs collaborateurs et que les managers de proximité veillent à la qualité des relations humaines sur le lieu de travail.