J’ai accordé un entretien dans le journal gratuit 20 minutes de ce matin dans lequel j’explique pourquoi les institutions de l’Ile-de-France ne répondent plus aux besoins. Une précision toutefois, la mission m’a été confiée par l’Observatoire de la décentralisation du Sénat et non par le gouvernement comme l’indique, par erreur, le journal.

Philippe Dallier

Voici le texte de l’entretien :

Vous recevez cette semaine les sénateurs franciliens, dans le cadre de la mission sur l’avenir institutionnel du Grand Paris que le gouvernement vous a confiée. Est-il nécessaire de réformer les institutions en Ile-de-France ?
Oui, car elles ne correspondent plus aux besoins des habitants. Il faut dorénavant construire du logement sur l’ensemble du territoire de Paris et de la petite couronne afin de rééquilibrer la densité urbaine, et arrêter de demander à la Seine- Saint-Denis de densifier encore. Développer ou pas le quartier de la Défense, ce n’est pas le vrai le débat. Ce qui compte, c’est la redistribution des richesses, toute la banlieue doit en bénéficier. Sur le volet sécurité, trouvez-vous normal que la ministre de l’Intérieur vienne seulement de déclarer qu’il va falloir unifier le préfet de police de Paris et les préfets des trois départements ? C’est tellement évident ! La délinquance ne s’arrête pas au périphérique. Je vais plus loin, et je vais proposer une police métropolitaine.

Comment mettre en place ces mesures ?
Certains prônent une intercommunalité, moi je suis contre rajouter une couche au mille-feuille institutionnel. Je pense au contraire qu’il ne faut plus garder que trois strates : les communes,
un Grand Paris, qui engloberait toute la petite couronne, et la région.

Vous voulez donc supprimer les départements de la petite couronne. Qu’en pense votre ami Patrick Devedjian, président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine ?
Il est certain que chacun voudra garder ses compétences. On ne fera pas de big bang, on va procéder par étapes. Et le seul qui peut convaincre, c’est le président de la République.

Recueilli par Mickaël Bosredon

Philippe Dallier suggère que le président du Grand Paris ‘ « qui ne serait pas le maire de Paris » ‘ soit un président « de plein exercice », élu par les habitants, et qu’il ait des compétences particulières, desquelles il ne sortirait pas. En revanche, le sénateur affirme « ne pas vouloir » la disparition des régions. Même s’il reconnaît qu’il faudrait « peut-être revoir leur taille. Vingt-deux régions en France, c’est trop. Une dizaine suffirait. »

S. POUZET / 20 MINUTES