Alors que M. Bertrand Delanoë vient de dévoiler les onze projets d’aménagement en hauteur commandés en mars dernier à des cabinets d’architectes, plusieurs articles sont parus dernièrement, qui concernent justement la relance de la construction de tours à Paris.
Rappelons que les scénarios d’aménagement demandés par le maire de Paris aux cabinets d’architectes concernaient trois sites en bordure de périphérique : le secteur Masséna (13e arrondissement), la Porte de Bercy (12e arrondissement), et la Porte de la Chapelle (18e arrondissement).
Dans un article de L’Express du jeudi 22 novembre dernier, on peut lire que M. Bertrand Delanoë est favorable à la construction de tours dans certains quartiers en vue de « créer du lien social avec la périphérie » : il règne dans les « nouveaux territoires » concernés par la création potentielle de tours « un chaos urbain indigne d’une capitale », alors même que ces territoires pourraient être l’occasion de réer un lien social avec les communes de la première couronne.
L’hebdomadaire cite M. Jean-Pierre Caffet, adjoint au maire chargé de l’urbanisme : « les réflexions des architectes nous ont apporté beaucoup d’enseignements [']. Les hauteurs imaginées le long de la Petite Ceinture ou en bordure de la Seine sont judicieuses ; la couverture des voies ferrées de Bercy pour y installer la foire du Trône l’est aussi. »
Il s’agit, selon l’article, « de densifier les logements et les activités des quartiers tout en évitant les vis-à-vis stressants et les jardins prétextes », mais aussi de prévenir l’immobilisme : « faire en sorte que Paris, en 2020, soit de plain-pied dans la compétition ¬européenne, afin d’éviter qu’elle ne ressemble à Rome, si conservatrice qu’elle est aujourd’hui dépassée par le dynamisme économique de Milan » et ce, alors même que « des projets de tours sont ¬engagés par certaines communes limitrophes de la capitale, comme Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) ou Charenton (Val-de-Marne) ».
Dans le Figaro du jeudi 22 novembre 2007, Mme Françoise de Panafieu explique que « ce que nous ne voulons pas, c’est un immeuble de grande hauteur au centre de Paris. Nous sommes encore traumatisés par la tour Montparnasse, et ce à juste titre ». En revanche, si dans le 17ème arrondissement, sur les 50 hectares des Batignolles, près du périphérique, on nous propose un ou deux très beaux gratte-ciel comme des portes d’entrée dans Paris, nous sommes prêts à regarder ».
L’enjeu, pour Mme de Panafieu, est de taille : « c’est un sujet important car derrière, c’est tout le Grand Paris qui se dessine. Dans les communes voisines, à Levallois, à Issy-les-Moulineaux, ou à Clichy nous voyons fleurir les projets de gratte-ciel, il faut pouvoir nous mettre en harmonie avec elles afin d’éviter les ruptures. Il faut créer un trait d’union avec ces villes qui bougent ».
Selon Mme de Panafieu, ces gratte-ciel « doivent prioritairement accueillir des bureaux et en aucun cas de l’habitat social ». A cela, trois raisons : « les immeubles sont des objets rares et chers pour la construction desquels nous devons faire appel aux plus grands architectes » ; « Paris a besoin de bureaux pour ne pas s’appauvrir » ; « il n’est pas dans notre culture, à nous Français, de vivre en hauteur ».
Mardi 20 novembre, lors du Congrès des Maires de France, le Président de la République avait dénoncé « le débat absurde pour savoir s’il faut des tours ou pas des tours » : « il n’en faut pas si elles sont laides. Si elles sont belles il en faut. Ce n’est pas une question idéologique ».
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