Le lancement de ce blog a fait l’objet, cette semaine, d’un large écho dans la presse : AFP, Le Bulletin Quotidien, Le Figaro, Le Parisien’, pour n’en citer que quelques-uns, ont mentionné la naissance du blog.
Dans un article paru le 5 décembre, L’Humanité revient sur la journée d’études qui s’est tenue lundi 3 décembre au Sénat sur les origines de la gouvernance métropolitaine. Le quotidien souligne fort justement que « les lignes de débat ne sont pas simplement gauche-droite, elles traversent l’ensemble des forces politiques de gauche comme de droite », en s’appuyant sur les scenarii développés par Patrick Braouzec, Pierre Mansat (adjoint au maire de Paris), Claude Pernès (président des maires d’île-de-France) et Philippe Dallier.
Le Figaro du 6 décembre revient quant à lui sur la conférence métropolitaine qui a eu lieu ce mercredi 5 à la mairie de Vincennes. Le quotidien note qu’une « quarantaine d’élus » « de tous bords (Laurent Lafon, Bertrand Delanoë, Jean-Paul Huchon, Philippe Dallier, Philippe Laurent, Hervé Bramy…) » « ont jeté les premières bases de la création de Paris Métropole » et se félicite de ce qu’« un consensus existe enfin sur l’urgence de réorganiser l’agglomération parisienne qui souffre d’un manque d’efficacité économique et sur la nécessité de mieux faire circuler la richesse fiscale ».
Le Monde du jeudi 6 décembre consacre également un article aux débats qui ont eu lieu à Vincennes, et tend à résumer le débat à une opposition entre départementalistes et anti-départementalistes.
Brossant l’actualité du débat sur le Grand Paris, un sujet « dans l’air du temps », Le Parisien du 5 décembre expose les vues de Philippe Dallier et celles de M. Bertrand Kern, maire de Pantin.
Commentaires
Le GRAND PARIS est une appellation faêcheuse, mais une ide?e
intelligente, SI elle se traduit par une structure unique, et non par une
organisation administrative type intercommunale ouê les e?lecteurs n’ont
rien aê dire. Tant que durera la survivance de quatre de?partements, la
Seine (ville et de?partement en meême temps !) et les trois de?partements
de la petite couronne (92, 93 et 94), il ne faudra pas se morfondre en
ge?missements sur le manque de compe?titivite? de l’agglome?ration
parisienne par rapport aê Londres, Barcelone ou Francfort ; outre les
e?conomies de structure et de frais de fonctionnement, une meilleure
cohe?rence d’ensemble, une vision unique aê moyen terme et une
meilleure re?partition des richesses produites ne seront atteintes que par
cette nouvelle organisation ;
- on peut d’ailleurs imaginer que les trois autres de?partements (78, 91 et
95) fusionnent en une entite? unique : le jour ouê les e?lus, tous
ensembles, proposeront une telle organisation, les e?lecteurs
applaudiront, et la France rentrera dans la modernite?.
Ci-apreês une note de re?flexion sur la de?centralisation, e?labore?e avant
les dernieêres e?lections pre?sidentielles, pour tenter de faire prendre
conscience aux candidats de l’importance du sujet.
DE?CENTRALISATION
Le moins que l’on puisse dire, c’est que, au-delaê d’une indispensable re?volution,
la conception est telle que sa mise en êuvre ne peut eêtre que laborieuse, longue
et couêteuse, et ge?ne?rer des re?criminations de toutes sortes, de bonne et mauvaise
fois, des amalgames et des transferts : c’est la faute aê l’autre.
La de?centralisation est, bien e?videmment, compleêtement lie?e aê l’architecture de la
structure administrative dans laquelle nous vivons ; il faut sans cesse rappeler les
faits, en partant du plus petit vers le plus grand : les arrondissements (aê Paris,
Lyon et Marseille) ‘la commune ’syndicats intercommunaux ‘ diverses
intercommunalite?s ‘de?partements ‘re?gions ‘E?tat ‘Europe
Ce n’est pas simple !
Aê la base, il y a 36 500 communes, contre 38 000 il y a quarante ans. Aê ce
rythme, il faudra 700 ans pour arriver au niveau allemand : environ 10 000
communes pour une population supe?rieure. Aê nous seuls, en France, nous avons
autant de communes que dans le reste de l’Europe : vive l’exception franc?aise.
Imaginez les couêts directs et indirects d’une telle profusion, qui seraient mieux
utilise?s aê des de?penses productives : est-il utile d’avoir autant d’e?lus (500 000
conseillers municipaux !), donc autant de listes, de re?unions, de discussions avec
les e?chelons supe?rieurs pour obtenir des subventions, car tellement de communes
sont trop petites pour couvrir leurs frais, de comparaisons ste?riles avec le voisin
qui, lui, a eu l’ide?e, ou avait les terrains, pour cre?er une zone industrielle, et s’en
trouve tellement aê l’aise qu’il de?pense aê l’exceês ?
Cre?ons un systeême pour forcer au regroupement des communes. Mais en
permettant que toutes ces intercommunalite?s aient des repre?sentants e?lus, et non
pas autode?signe?s, et que ces structures remplacent les communes qui y adheêrent.
Une information, pour re?fle?chir aê un avenir possible : aux E?tats-Unis, beaucoup
de villes re?centes ont choisi de se faire administrer par des entreprises prive?es
plutoêt que par des fonctionnaires, sauf pour la police et pour les pompiers ; et pas
des minuscules : Weston en Floride 71 000 hab. ; Dandy Springs en Ge?orgie 100
000 hab. ; Centennial dans le Colorado 103 000 hab. ; pourquoi ? : meilleur
service pour moins cher ; plus de flexibilite? et moins de dettes. Meême San Diego
en Californie, 1,3 million d’habitants, crible?e de dettes, y re?fle?chit. Qui montrera
le chemin en Europe ? La France ‘
Les de?partements n’ont plus aujourd’hui aucune raison d’eêtre ; cre?e?s il y a
plus de deux sieêcles, ils avaient aê l’e?poque leur justification ; mais les temps ont
un peu change?, avec le de?veloppement des moyens de communication et de
de?placement : internet, te?le?phone, re?seau routier et TER, etc. : sautons, deês
demain, du niveau commune au niveau Re?gion. J’AI, UN JOUR, INTERPELLE?
UN MINISTRE EN CHARGE, NOTAMMENT, DE LA RE?FORME DE
L’E?TAT, SUR CE SUJET ; SA RE?PONSE, DANS UNE SALLE OUê IL Y
AVAIT QUELQUES CONSEILLERS GE?NE?RAUX, A E?TE? : Y A-T-IL DES
E?LUS DANS LA SALLE ?
Car voilaê bien le principal probleême : tous ces e?lus qui se donnent de
l’importance, vivent en partie sur la beête, c’est-aê-dire sur notre dos, engagent des
de?penses somptuaires, distribuent la manne pour cre?er des clienteêles, des
re?seaux : est-ce cela la de?mocratie ? Il est suêr que, si on le leur demande, leur
avis sera ne?gatif !
Les re?gions elles-meêmes sont trop nombreuses, et certaines devraient eêtre
regroupe?es : pour quelle raison avons-nous deux Normandie, deux Corse, par
exemple ?
Si notre carte administrative e?tait plus claire et plus le?geêre, notre fonctionnement
serait plus rapide et moins couêteux, et les controêles facilite?s. Notre
compre?hension, moins agile que celle de nos dirigeants, permettrait de savoir qui
s’occupe de quoi, et de faire de la de?centralisation intelligente. Aê quoi cela rime-t-
il d’avoir donne? la responsabilite? du re?seau des routes nationales aux
de?partements, alors que la logique de l’e?lecteur de base e?tait de la faire vers les
re?gions ! Les RN 6 et 7, qui relient Paris aê la Coête d’Azur, changeront de
nume?rotation plus de douze fois sur les 1000 km de leur parcours !
Que l’on en finisse avec cette structure d’un temps re?volu ! Et que l’on
reconnaisse sans he?sitation que l’e?tape Raffarin de la de?centralisation a e?te? une
erreur ET dans sa conception ET dans sa re?alisation, et repartons du bon pied.
Ou faudra-t-il en passer par ce que fit autrefois Madame Thatcher : recentraliser
pour de?centraliser intelligemment ?
Bonjour Monsieur Dallier,
Je travaille encore en province actuellement (Amiens), et vais revenir à Paris intramuros. Nous connaissons dans cette ville picarde plusieurs niveaux de pouvoir et décisions: la ville, l’agglomération, le département, la région. Chacun mène sa petite vie autonome, même si certains élus ont tendance à concentrer la décision. mais en gros on est dans la lutte des pouvoirs par parti. Par exemple sur la culture: la région regarde ce que le département ne fait pas, pour trouver sa niche. mais cette niche est-elle utile, au fait?
avant de lancer une telle instance, comme le Grand Paris, il conviendrait de jauger l’efficacité des instances qui lui préexistent, et au besoin d’en supprimer pour inefficacité. la Cour des comptes fustige gentiment, mais cela n’a aucune suite, n’est-ce-pas? Dans l’entreprise, on est viré pour moins que cela, et à mon sens, nonobstant le caractère froid de la démarche, c’est efficace. le seul problème est que dans toute ses structures on est inamovible pour une durée préfixe ou éternelle. on campe sur les acquis et s’arqueboute sur leur défense collective, pour des intérêts personnels.
Vous évoquez une mission sur un éventuel Grand Paris, soit aussi une strate supplémentaire de pouvoir et de décisions.
Quelques réflexions:
- accorder plus de poids aux consultations des nons élus, et des non-technocrates (mais ce sont les “sachants”, et il n’est que de voir les annexes de tous les rapports de missions pour se rendre compte que l’on se limite à consulter ceux qui savent. il Faudrait aussi avoir l’avis de ceux pour lesquels ces personnes travaillent ou sont élus.
en fait le statut de l’élu est imparfait (combien de non fonctionnaires ou non professions libérales dans le corps des assemblées?). Vous tentez de le faire avec ce blog. C’est la gouvernance nouvelle manière. On voit cela un peu partout (Sdages, enquêtes publiques sur grands projets: Iter, Canal SNE). Mais les textes sont déjà écrits selon moi,
- établir une matrice ou en ligne on trouve les niveaux de décisions, en colonne, les compétences
- à leurs croisements, entrer les informations – a minima- suivantes afin de tenter d’avoir une approche efficace:
- budget, nombre de salariés, nombre d’élus, % d’élus appartenant aux structures croisées, degré de participation aux décisions de chaque instance de ces élus, affaires financées à 100% par chaque structure, butoirs en termes de taux d’impôts, politique de programmation, politiques d’économies de chaque structure…
Voilà je ne suis pas consultant, mais il ya du grain à moudre pour changer en mieux. ce que l’on dit pour ce Grand Paris, est valable pour toute autre apparition potentielle de structure publique ou parapublique.
Bien à vous
Pierre Hesbert