J’ai convié ce matin des “blogueurs citoyens” pour un échange de vue sur l’avenir institutionnel du Grand Paris. Ce thème est, en effet, très présent sur le net et je ne doute pas que cet échange permettra d’enrichir la réflexion de chacun.

Voici la liste des participants : Valérie Bernard, Jean-Paul Chapon, Jérôme Charré, Antonio Duarte, Jean-Baptiste François et Versac.

A Valérie Bernard qui a fait part de la nécessité de placer l’humain et la vie quotidienne dans le débat sur le Grand Paris, j’ai rappelé que l’échelon communal était très impliqué dans les services de proximité. C’est le cas pour l’aide sociale, notamment pour le suivi et l’insertion des rmistes. Pour cette raison, il est nécessaire et possible d’aller vers une clarification des compétences, au sein de la petite couronne, au profit des collectivités de taille inférieure à celle du département. Cette clarification ne signifie en aucun cas une dilution des compétences des communes, car le Grand Paris tel que je le souhaite ne sera pas une « super intercommunalité » ni une simple instance de discussion comme l’est la conférence métropolitaine.

Pour réussir ce projet du Grand Paris, qui ne se fera qu’avec une implication politique au plus haut niveau de l’Etat, c’est par la réforme institutionnelle qu’il faut commencer, limitée à Paris et à la petite couronne, et qui permettra de relever le défi de la gouvernance locale en Ile-de-France.

Bien sûr, j’ai entendu les remarques des blogueurs, Jean-Baptiste François et Nicolas Supplisson notamment, sur la question de l’adhésion des citoyens à leur territoire : il est, je crois, plus valorisant de se réclamer du Grand Paris que de tel ou tel département ! Il faut sortir de la ségrégation territoriale et aborder les vraies questions de la répartition des compétences essentielles. A cet égard, le futur Grand Paris pourrait s’emparer d’un noyau dur de quatre compétences : logement, transports, développement économique et police.

Antonio Duarte a évoqué la question du calendrier et a regretté que le débat sur le Grand Paris soit absent de la campagne des élections municipales. Je crois pour ma part qu’il est trop tôt pour lancer un débat d’une telle ampleur deux mois seulement avant l’échéance électorale. Le rapport que je rendrai public en avril 2008 rassemblera les scénarios les plus pertinents, et lancera ce débat que vous appelez de vos vêux. Pour l’instant, à de rares exceptions près, les élus n’ont pas encore impliqué les citoyens.

Je le répète, seule une démarche par étapes, mais dans des délais resserrés, permettra de réussir le Grand Paris sans faire de « laissés-pour-compte ». J’aimerais que la modification institutionnelle, première de ces étapes, soit lancée avant les élections régionales de 2010.

Philippe Dallier